La chronique des marchés de Vontobel au 1er avril

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Nasdaq +0,78%, SPX +0,67%, Dow +0,82%, Russell +0,38% SOX+1,58%, Eurostoxx +0,95%, SMI +0,76%.

 

Wall-Street termine le trimestre en fanfare, portée par un vent d’optimisme soufflant en provenance de Pékin, où se négocient depuis jeudi les détails de l’accord commercial très attendu entre Washington et Pékin. Des sources de l’administration Trump font état de progrès dans tous les domaines. Le Q1 19 se clôt sur une nette hausse pour les trois indices: +11,1% pour le Dow Jones, +13% pour le S&P 500 (SPX), son meilleur trimestre depuis 1998 et +16,5% pour le Nasdaq. Sur la semaine, les trois indices gagnent respectivement 1,6%, 1,2% et 1,1%, malgré une certaine volatilité en début de semaine, liée aux turbulences sur les marchés obligataires. La volatilité recule encore, l’indice VIX en retrait de 5% à 13,71, le pétrole passe au-dessus des 60 dollars le baril (le WTI Light Crude à 60,53 dollars) et lorgne désormais vers sa moyenne mobile à 200 jours qui se situe à 61,58 dollars. L’or reste sous la barre des 1300 dollars par once et le dollar est stable, la paire euro/dollar à 1,1232 ce matin. Au chapitre des secteurs, les semi-conducteurs dominent les débats avec l’indice SOX qui progresse de 1,6% (Micron +5,2%, Western Digital +5,1%, Align Techno +3,8%, Applied Material +3%, JD.com +2,5%, Microchip +2,2%, AMD +1,8%). Le fait marquant de la séance de vendredi est l’entrée en bourse de Lyft, le mini Uber. Lyft progresse de 22% dans les premiers échanges, avant de réduire nettement ses gains pour finir en hausse de 8,7% à 78,29 dollars. A ce cours, la société est valorisée 26,4 milliards de dollars. Face à la forte demande, Lyft avait relevé mercredi la fourchette indicative de son introduction, et a finalement «pricé» son offre en haut de fourchette, à 72 dollars pièce.

Ce weekend l’hedbomadaire Barron’s publie un article prudent sur Apple et est positif sur AT&T. Et pendant ce temps au Royaume-Uni, c'est toujours la pagaille autour du Brexit, après un troisième vote négatif pour le gouvernement May. Un gouvernement qui ne tiendrait plus qu'à un fil car plusieurs ministres seraient prêts à envoyer aujourd'hui un ultimatum à la Première ministre, selon la presse dominicale. Une autre rumeur insistante qui circule outre-Manche concerne de possibles élections anticipées, sous la pression des parlementaires puisque le gouvernement n'envisage pas cette option. Les lignes de fracture sont nombreuses en Grande-Bretagne et dépassent les clivages habituels. Pendant ce temps, l'horloge tourne puisqu'un Brexit sans accord menace d'intervenir dès le 12 avril. De nouveaux votes «indicatifs» sont prévus aujourd'hui sur des alternatives au projet de base.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices sont tous en hausse, Tokyo progressant de 1,43% et Shanghai de 2,53%. La bonne tenue de Wall-Street est probablement une des raisons de ce bon début de semaine mais ce n’est pas tout, l’indice PMI manufacturier chinois au mois de mars a été publié cette nuit à 50,8. Les estimations se situaient à 50 et le chiffre précédent à 49,9. L’Europe ouvre en hausse alors que le future SPX progresse de 18 points.

Les étapes importantes de cette semaine seront le Brexit, les discussions sur le commerce qui reprennent dès mercredi à Washington, les multiples statistiques économiques (Tankan japonais, ventes au détail en zone euro et aux Etats-Unis, minutes de la réunion de la BCE en mars et rapport US sur l’emploi vendredi).

Après la Chine, c’est au tour de l’Europe de publier ses indices PMIs manufacturiers. L’Allemagne et la France manquent les attentes et se trouvent en territoire de contraction. Même situation en zone euro alors que l’Espagne brille en publiant un PMI de 50,9 contre 49,7 attendus.

Wirecard assure que le départ de son responsable de la conformité n'a rien à voir avec l'affaire d'ajustements comptables en cours. Rakuten pourrait s'offrir 990 millions de dollars de plus-value sur l'IPO de Lyft. Citigroup pourrait manquer ses objectifs 2020 en banque de détail, rapporte le 'Financial Times'. Le départ, en septembre, du CEO de Louis Dreyfus, s'explique par son choix de contacter Glencore en vue d'un rapprochement, alors que la propriétaire Margarita Louis-Dreyfus n'y était pas favorable, selon le Financial Times. Berenberg dégrade Bayer à «Hold». Roche inchangé, la compagnie revendique de premiers résultats cliniques prometteurs pour une nouvelle combinaison du Tecentriq et de l’ipatasertib. Novartis en recul de 0,1%, la société va racheter le laboratoire américain IMT Tre, spécialisé dans les anti-inflammatoires. ABB en hausse de 1,6% malgré sa dégradation de «Buy» à «Neutral» par Oddo. Sur le marché élargi, le logisticien bâlois Panalpina voit son action s'envoler de plus de 16% dans les échanges avant-Bourse, après l'offre publique d'achat (OPA) de son concurrent danois DSV. Ce dernier propose un prix implicite de 195,80 francs suisses par action. Les principaux actionnaires ont d'ores et déjà annoncé qu'ils allaient servir leurs parts.

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