Gonet: l'actualité des marchés au 9 février

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +1,06%, S&P 500 +0,84%, Nasdaq +1,28%, Russell 2000 +1,63%, SOX +2,40%, Eurostoxx +0,21%, SMI -0,31%.

Wall Street vit une de ses séances les plus calmes et sereines depuis bien longtemps. La poussière serait-elle en train de retomber downtown Manhattan? Nous verrons cela demain après la publication de l’indice américain des prix à la consommation. Dans l’intervalle, c’est quasiment en ronronnant que les indices clôturent hier, proches de leur plus haut du jour et dans des volumes d’échanges bien faibles (moins de 10 milliards de titres traités sur le NYSE ou 20% de recul par rapport à la moyenne de ces 20 dernières séances). Aucune nouvelle particulière ne vient animer la journée, si ce n’est que les résultats de sociétés continuent de tomber, qui confirment jour après jour que la demande reste solide face à la hausse des coûts et aux problèmes de la chaîne d’approvisionnement. Et l’air de rien, cela change tout… Les actions dites de valeurs sont plébiscitées, 8 des 11 secteurs de l’indice S&P500 (SPX) terminent la session dans le vert avec, sur le podium du jour, les financières, la consommation discrétionnaire et les materials. Le breadth du jour est bon avec 75% de positif sur le SPX et 82% sur le Nasdaq100 (NDX). Le retour progressif d’une certaine forme de stabilité dans le marché envoie la volatilité dans les cordes, le VIX recule de 6,2% à 21,44, encore bravo à celles et ceux qui ont profité des niveaux élevés de volatilité ces derniers temps pour investir dans des produits structurés, ce genre de fenêtre ne s’ouvre pas tous les jours.

D’un point de vue technique, le SPX s’éloigne de sa moyenne mobile à 200 jours et regarde presque sa 100 jours dans les yeux, ça va mieux de ce côté-ci. Le NDX reste à quelques encablures de sa 200 jours, il en est trop proche pour ne pas revenir la tester tôt ou tard. Et puis du côté du bon vieux Dow Jones, qui ne signifie pas grand-chose en vrai car il n’est pas pondéré en capitalisations boursières, la situation technique semble se dégager comme la météo de ces derniers jours à Genève. Même si les puristes regardent le SPX, le vénérable indice ne doit pas être dédaigné, il pourrait bien montrer la voie car sur le point de casser sa moyenne mobile à 50 jours, à suivre de près.

Côté valeurs, il y en a une qui en a de moins en moins ces jours, c’est Meta. La maison mère de Facebook glisse encore un peu plus, sa configuration technique fait peine à voir et son prochain niveau de support se situe à 207 dollars, son bas du 29 juin 2020. Clôture hier en repli de 2,1% à 220,18 dollars, le marché continue de punir Marck Zuckerberg, l’arrogance de sa communication et son incapacité crasse à admettre ses erreurs et faire profil bas. Le plus ironique de toute cela, c’est que Meta vaut désormais moins de 600 milliards de dollars en bourse. Or, Facebook se bat  contre une poursuite antitrust en vertu du droit existant de la part de la Federal Trade Commission, qui allègue qu'il a utilisé ses acquisitions d'Instagram et de WhatsApp pour maintenir un pouvoir de monopole. Si un nouveau projet de loi à l’étude devenait une loi et que Meta y était soumis, cela pourrait rendre encore plus difficile pour l'entreprise de faire des acquisitions similaires à l'avenir. La version de la Chambre du projet de loi stipule que lorsque les régulateurs fédéraux désignent une plate-forme comme étant couverte par la loi, l'entreprise doit avoir des ventes annuelles nettes ou une capitalisation boursière de 600 milliards de dollars, et voilà, il suffisait peut-être de glisser sous la barre des 600 milliards, la suite au prochain numéro…

Mention aux actions chinoises cotées à Wall Street, qui passent une fort belle journée après que l’on a appris que Pékin va acheter des actions locales. Alibaba récupère 6%.

L’air de rien, le CAC40 parisien ne recule plus que de 1,74% sur l’année et a récupéré le niveau de 7000 points hier en clôture.

Du côté du marché obligataire, les taux continuent de grimper, le 10 ans US atteint brièvement 1,9686% en séance hier, pour se replier à 1,94% ce matin. Toute la courbe des taux US grimpe, surtout la partie courte. Le niveau de 2% n’est plus qu’une question de temps sur le 10 ans (demain après le CPI?).

On connait la principale préoccupation du marché à court terme, il s’agit de l’indice CPI qui sera publié demain. Quels sont donc les thèmes qui pourraient animer les indices en 2022? On peut citer l'inflation et la façon dont le marché va s'adapter à un environnement de hausse des taux (avons-nous déjà atteint le pic d'inflation?). Dans un autre registre, on regardera les méga-capitalisations technologiques et leurs énormes liquidités. Comment seront-elles déployées? Rachats, acquisitions? Et quid du marché de l'emploi et des revenus des ménages? seront-ils suffisants pour soutenir les prévisions de croissance? Gardons aussi en tête les élections américaines de mi-mandat, en fin d’année.

Le pétrole rend un peu de ses gains récents, le baril de WTI Light Crude recule à 89,22 dollars après qu’Emmanuel Macron affirme avoir reçu l’assurance de Vladimir Poutine qu’il n’y aura pas d’escalade dans le dossier ukrainien. En parallèle, le négociateur nucléaire en chef de la Russie déclare à un journal moscovite que les pourparlers visant à relancer l'accord sur le nucléaire iranien sont sur la ligne d'arrivée.

Le chancelier allemand Olaf Scholz déclare que les ouvertures diplomatiques de l'Europe pour stopper toute escalade du Kremlin sont essentielles, l'objectif commun étant d'«empêcher une guerre en Europe». Aux États-Unis, le leader républicain du Sénat, Mitch McConnell, exprime des doutes quant à l'efficacité d'un projet de sanctions pour infléchir les décisions du président Vladimir Poutine sur l'Ukraine, mais déclare que Nord Stream 2 devait être bloqué dès maintenant. La Russie a démenti à plusieurs reprises son intention d'envahir le pays.

François Villeroy déclare que les investisseurs ont peut-être réagi de manière excessive à ce qu'ils considèrent comme un pivot hawkish de la BCE. «Je pense qu'il y a peut-être eu des réactions très fortes et trop fortes ces derniers jours», indique le gouverneur de la Banque de France devant les législateurs français. Il affirme que l'inflation va ralentir pour se situer autour de 2% et que la banque centrale est flexible quant au rythme auquel elle passera d'une étape de normalisation à une autre.

Les cas mondiaux de Covid ont dépassé les 400 millions, plus de deux ans après le début de la pandémie. Selon les médias locaux, Hong Kong devrait à nouveau enregistrer un nombre record de nouveaux cas aujourd'hui et pourrait renforcer les restrictions imposées aux pilotes. Mais un haut conseiller du gouvernement déclare à Bloomberg qu'il est «très optimiste» quant à la réouverture de la ville au monde dans le courant de l'année prochaine. Les décès ont fait un bond en Australie, tandis que les cas en Thaïlande, à Singapour et en Corée du Sud ont bondi.

Les stocks des grossistes américains de décembre (16h00) et les stocks pétroliers hebdomadaires du DoE (16h30) sont au programme du jour.

Novartis: UBS reste neutre avec un objectif de cours relevé de 82 à 84 franncs. Volkswagen: Exane BNP Paribas passe de sousperformance à neutre en visant 210 euros. ABN Amro va racheter 500 millions d’euros d'actions après des résultats plus élevés que prévu. Les résultats de Chipotle permettent au titre de gagner plus de 6% hors séance. Lyft perd 5,5% post-séance après ses trimestriels.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices évoluent tous dans le vert. Tokyo progresse de 1,08% à la cloche, Hong Kong gagne 1,93%, Shanghai 0,79% et Séoul avance de 0,81%. Le future SPX grimpe de 15 points et l’Europe va ouvrir en hausse de 0,9%. Le dollar reste stable contre euro, à 1,1414 tandis que l’or tente une discrète échappée, l’once se hisse à 1826 dollars.

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