Gonet: l'actualité des marchés au 3 février

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,63%, S&P 500 +0,94%, Nasdaq +0,50%, Russell 2000 -1,03%, SOX +2,46%, Eurostoxx -0,06%, SMI inchangé.

Wall Street poursuit sa route vers le nord tout en ralentissant le rythme. On digère le rapport décevant ADP sur l’emploi privé dans les salles de marché, les excellents résultats d’Alphabet et on se prépare aux réunions de la Banque d’Angleterre et de la Banque Centrale Européenne, qui se tiennent aujourd’hui. 10 des 11 secteurs de l’indice S&P500 (SPX) terminent la journée dans le vert avec, sur le podium, la consommation, les utilities et l’immobilier. En parallèle, le breadth se détériore quelque peu, on observe plus de titres qui clôturent en baisse qu’en hausse sur le NYSE. C’est probablement dû à un mouvement compréhensible de prises de bénéfices, après la forte hausse entamée vendredi passé. C’est la quatrième séance positive de suite pour le SPX et le NDX, avec des gains de 6%, respectivement 8% depuis le 27 janvier. La volatilité recule encore, le VIX abandonne 5,46% à 20,76. Sur le front des taux obligataires, c’est le calme plat, malgré le rapport ADP, le 20 ans US perd 1 point de base à 1,15% tandis que le 10 ans se maintient à 1,77%. Le dollar perd un petit peu de terrain, surtout à cause d’un regain de forme de l’euro (la BCE est en approche), la paire EUR/USD évolue à 1,1290 ce matin. Le pétrole est stable, à 88 dollars le baril de WTI Light Crude, malgré l’engagement pris par l’OPEP+ (cessez de sourire svp) d’augmenter sa production de 400'000 barils par jour dès le mois de mars, ainsi que des inventaires hebdomadaires en net repli.

Aujourd’hui Wall Street va se transformer en théâtre romain et envoyer Marck Zuckerberg dans l’arène. On connait déjà l’issue du spectacle, pouce vers le bas et -23% environ pour l’action Meta Platforms (Facebook). Hier soir après la clôture tranquille du Nasdaq, Meta Marck gâche singulièrement l’ambiance en publiant des prévisions de croissance très prudentes. La concurrence de Tik Tok fait mal, Meta ne peut plus encaisser autant d’argent en revenus publicitaires que dans le passé, la faute à la politique de confidentialité d’Apple. Et le marché n’apprécie pas, mais alors pas du tout, que le nombre d’utilisateurs actifs quotidiens de Facebook ait baissé, c’est une première. Le marché va donc sanctionner Meta lourdement aujourd’hui, et pourtant l’action est nettement moins valorisée qu’une Microsoft ou une Amazon (qui publie ce soir d’ailleurs). Bon, aujourd’hui elle sera encore moins bien valorisée… en prenant un peu de recul, on peut comprendre la violence de la réaction du marché à son encontre. La firme de Marck Zuckerberg attise les méfiances de toutes parts, elle tente par tous les moyens de pomper un maximum de données sur ses utilisateurs et à les exploiter, notamment commercialement, elle parait incapable de réguler ses plateformes, elle perd des données, on la soupçonne d’influencer des élections et tente aujourd’hui de raviver ce vieux concept qu’est le metaverse (second life, ça devrait parler à certains d’entre vous). Bref, Meta reste une entreprise qui gagne des montagnes d’argent et est nettement moins chère que plusieurs mastodontes du secteur technologique, mais son image est bien floue, ça fait la différence.

Pour le marché, ce n’est pas anecdotique mais cela va plutôt constituer un excellent test de résilience. Ce matin, le future Nasdaq perd 2%, celui du S&P 0,9% et l’Europe 0,5%. Personne ne pourrait s’offusquer de voir les indices corriger après les performances récentes, en revanche si la séance se termine dans le vert, je ne donne pas bien cher de la peau des ours alentours. D’ailleurs, au-delà des annonces de banques centrales du jour et du rapport sur l’emploi aux Etats-Unis de demain, la prochaine étape importante pour le marché est probablement la publication de l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis, jeudi 10 février, c’est l’inflation qui donne le ton ces jours, à suivre de près.

L’agence Bloomberg pense que la Banque d’Angleterre devrait procéder aujourd'hui à une deuxième hausse consécutive de son taux à 0,5%, l'attention se portant sur le calendrier du début du resserrement quantitatif (QT). La banque pourrait donner le coup d'envoi du QT en interrompant le réinvestissement du produit des obligations arrivant à échéance avant de commencer à vendre carrément plus tard dans l'année. La BCE va probablement attendre, car Christine Lagarde résiste aux suggestions de resserrement cette année, même après que l'inflation record de janvier dans la zone euro ait alimenté les paris d'une hausse plus tôt que prévu.

Le président Poutine déclare que la Russie et la Chine jouent un «rôle stabilisateur important» dans la politique internationale, avant une rencontre demain avec Xi Jinping à Pékin. M. Poutine indique que la discussion de «sujets internationaux pertinents» sera un élément clé de la visite, faisant apparemment référence à l'Ukraine. Les présidents Biden et Macron évoquent hier soir les préparatifs visant à imposer des coûts économiques rapides et sévères si la Russie envahit l'Ukraine. L'Allemand Olaf Scholz rencontrera Poutine à Moscou «bientôt», selon la ZDF.

L'Italie va lever les restrictions pour les personnes vaccinées, même dans les zones à haut risque, et la Nouvelle-Zélande va assouplir les restrictions aux frontières à partir de la fin février. Les cas quotidiens en Allemagne atteignent un nouveau record. Tokyo voit la pression sur son système médical augmenter. Le comité olympique de Pékin signale  le plus grand nombre de cas quotidiens pour le personnel lié aux Jeux.

Plein d'indicateurs PMI aujourd'hui pour les principales économies. Les regards se tourneront à 13h00 vers la décisions de politique monétaire de la Banque d'Angleterre, suivie à 13h45 de celle de la BCE. Christine Lagarde sera au micro à 14h30 pour assurer le service après-vente auprès de la communauté financière. Aux Etats-Unis, programme XXL avec les nouvelles demandes d'allocations chômage hebdomadaires à 14h30 en même temps que la productivité et les salaires du quatrième trimestre, puis les indices PMI à 15h45, avant les commandes de biens durables et l'indice ISM des services à 16h00.

Kering: Jefferies passe d'acheter à conserver en visant 770 euros. L'Oréal: Credit Suisse passe de sous performance à neutre en visant 395 euros. Sika: Baader Helvea passe d'accumuler à acheter en visant 380 francs. ABB: le bénéfice du quatrième trimestre est plus élevé que prévu. Nokia: les résultats sont meilleurs que prévu. Qualcomm: le titre recule de 3% hors séance après les trimestriels. Roche: le laboratoire manque le consensus de bénéfice net en 2021. Spotify: le titre chute de 10% hors séance après ses trimestriels. Nestlé prend le contrôle d'Orgain, spécialiste des aliments fonctionnels basés sur des plantes.

Cette nuit et ce matin en Asie, Tokyo recule de 1,06% à la cloche tandis que Séoul est de retour et gagne 1,67%. Hong Kong et Shanghai sont toujours fermées.

 

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