Gonet: l'actualité des marchés au 7 février

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,06%, S&P 500 +0,52%, Nasdaq +1,58%, Russell 2000 +0,57%, SOX +0,60%, Eurostoxx -1,31%, SMI -0,77%.

Wall Street reste très volatile vendredi et progresse sur la semaine. Après la débâcle Meta, place à une mise en orbite rarement observée avec Amazon, qui décolle de 13,5% sur la seule séance de vendredi, portée par des résultats trimestriels qui battent les attentes de 157%. Au final, Amazon progresse de 191 milliards de dollars en capitalisation boursière sur une séance. Sur la semaine, Apple s’adjuge 179 milliards de dollars et Tesla 144 milliards. L’indice S&P500 (SPX) semble avoir mis en place un cadre dans lequel il swing beaucoup en séance, pour clôturer proche de son équilibre, c’est à surveiller. Ce qui semble de plus en plus évident, c’est que les taureaux et les ours sont divisés comme rarement, les seconds prétendent que des rallyes comme ceux récemment observés ne se produisent que dans un contexte de «bear market», tandis que les premiers attribuent la volatilité actuelle à un marché sain, qui est en train d’ouvrir un nouveau chapitre de politique monétaire.

Au chapitre des secteurs, les sociétés d'exploration et de production, les services pétroliers et les sociétés intégrées clôturent tous en hausse dans un contexte de prix du pétrole brut élevés (le secteur de l'énergie est en hausse de plus de 24% depuis le début de l'année). Les banques, les assureurs-vie, les cartes de crédit progressent, les rendements obligataires accélérant leur hausse en raison des attentes selon lesquelles les banques centrales pourraient agir plus tôt que prévu. Les métaux précieux, les sociétés d'investissement, les logiciels et les grands magasins enregistrent également de solides gains. L'alimentation, les boissons et les épiciers reculent.

Vendredi le marché digère aussi l’important rapport sur l’emploi aux Etats-Unis, qui surprend en sortant nettement plus fort qu’attendu. L’économie des Etats-Unis a créé 467'000 emplois au mois de janvier contre 125’00 attendus par les économistes. Les révisions des deux mois précédents sont tout aussi surprenantes en étant revue très nettement à la hausse. Quant au salaire horaire, il a poursuivi son ascension de 0,7% sur le mois et de 5,7% sur un an. Les marchés y voient une confirmation que la Fed va devoir agir rapidement sur les taux et la courbe US s’aplatit. Le 10 ans remonte à 1,90% tandis que le 2 ans grimpe à son plus haut niveau observé avant le début de la pandémie. La volatilité recule, le VIX rend 4,6% à 23,22, le dollar reste faible contre euro malgré les statistiques macro-économiques, la volonté croissante de la BCE d’agir plus tôt que prévu sur les taux prend l’ascendant dans la tête des intervenants, la paire EUR/USD traite à 1,1434 ce matin. L’or en profite un peu et revient à 1811 dollars l’once, tandis que le pétrole ne s’arrête plus, le baril de WTI Light Crude atteint les 92 dollars.

Cette semaine le principal indicateur macro-économique à suivre sera la publication de l’indice US des prix à la consommation jeudi. Les économistes prévoient une augmentation de 7,3% du CPI, ce qui constituerait le taux d'inflation le plus élevé depuis 1981. En ce qui concerne les résultats de sociétés, Pfizer (PFE), Coca-Cola (KO) et Disney (DIS) sont parmi les grands noms à annoncer.

Joe Biden et Emmanuel Macron ont discuté d'une réponse au renforcement militaire de la Russie aux frontières de l'Ukraine, tandis que les diplomates des deux pays ont évoqué le renforcement du flanc oriental de l'OTAN. Le diplomate russe Dmitry Polyanskiy déclare que les estimations faites par les États-Unis au cours du week-end sur l'impact d'une éventuelle invasion russe sont «de la folie et de l'alarmisme». Moscou a nié à plusieurs reprises avoir des plans d'attaque. Un responsable proche du président ukrainien Volodymyr Zelenskiy déclare que l'Occident devrait préciser les sanctions potentielles. Emmanuel Macron se rend aujourd'hui à Moscou, où il prévoit de discuter de la désescalade avec Vladimir Poutine, tandis que le chancelier allemand Olaf Scholz rencontre Joe Biden. Pendant ce temps, l'UE réfléchit à des mesures d'urgence visant à protéger les consommateurs d'une éventuelle flambée des prix du gaz, d'une éventuelle crise migratoire et de menaces pour la cybersécurité si la Russie envahit l'Ukraine, rapporte le FT.

Klaas Knot, de la BCE, prévoit une hausse des taux d'intérêt dès le quatrième trimestre. Il déclare également qu'une deuxième hausse pourrait alors avoir lieu au printemps 2023. Les traders accélèrent les paris sur le resserrement monétaire, envoyant les rendements de la dette publique à travers l'Europe bien au-dessus de zéro vendredi pour la première fois depuis des années.

Boris Johnson pourvoit des postes clés à Downing Street alors qu'il s'efforce de conserver le poste de premier ministre. Le ministre du Cabinet Office, Steve Barclay, est nommé chef de cabinet et Guto Harri, directeur des communications. Mais Johnson semble avoit entamé une course contre la montre. Le Sunday Times affirme qu'il se prépare un vote de défiance à son égard dès cette semaine. Entre 35 et 40 députés conservateurs ont signé des lettres confidentielles demandant son retrait, se rapprochant ainsi des 54 qui déclencheraient un vote.

Le Royaume-Uni rapporte le chiffre d’infections le plus bas depuis le 12 décembre, tandis que les cas en Allemagne sont les moins nombreux depuis une semaine. L'Australie ouvrira ses frontières aux touristes internationaux vaccinés à partir du 21 février. Hong Kong devrait signaler un nouveau nombre record de cas aujourd'hui, selon les médias locaux. En Corée du Sud, le nombre d'infections quotidiennes pourrait atteindre 170’000 d'ici la fin du mois.

Christine Lagarde doit prononcer une allocution à 16h45 devant les parlementaires européens. L'indice PMI Caixin des services en Chine, publié cette nuit, est en baisse à 51,4 points en janvier, mais dépasse les attentes et signale toujours une expansion, quoique réduite.

Clariant: Jefferies passe de conserver à acheter en visant 23 francs. Flughafen Zürich: Morgan Stanley passe de pondération en ligne à souspondérer en visant 161 francs. Porsche: Barclays reprend le suivi à surpondérer en visant 112 euros. Volkswagen voit la pénurie de semi-conducteurs perdurer toute l'année. Des actionnaires d'Unilever réclament une restructuration et un nouveau président. Des prétendants, dont Nike et Amazon, s'intéresseraient à Peloton Interactive, selon plusieurs sources. Swisscom va construire un deuxième réseau de base pour éviter les perturbations fréquentes, selon son CEO.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en repli, hormis Shanghai qui est de retour d’une semaine de congé pour le nouvel an lunaire, l’indice Shanghai Composite grimpe de 2,03%. Tokyo recule de 0,70% à la cloche, Hong Kong perd 0,26% et Séoul rend 0,19%. Le future SPX évolue proche l’équilibre tandis que l’Europe ouvre en progression de 0,70%.

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