Gonet: l'actualité des marchés au 21 février

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,68%, S&P 500 -0,72%, Nasdaq -1,23%, Russell 2000 -0,92%, SOX -1,12%, Eurostoxx -0,95%, SMI -0,54%.

Wall Street recule encore, la menace d'une invasion de l'Ukraine et l'évolution incertaine de la politique monétaire de la Fed pèsent sur le sentiment du marché. Les investisseurs ont suivi les gros titres sur la situation en Ukraine tout au long de la semaine. Le moins que l’on puisse dire est que l’incertitude prévaut à ce sujet, ce que les marchés abhorrent. De plus, à l’orée d’un weekend de trois jours, on peut aisément comprendre la retenue dont les investisseurs font preuve vendredi. On le sait, le véritable problème du marché actuellement se nomme inflation. Où en-t-elle? A-t-elle atteint son pic? Quid de la réponse des banques centrales à ce sujet, Fed en tête? Le conflit ukrainien pourrait alimenter l’inflation ceci dit, en perturbant l’approvisionnement en matières premières importantes. Rappelons ici que la Russie est un des plus grands fournisseurs de pétrole au monde ainsi que le plus grand exportateur de blé et un important producteur de métaux tels que le palladium, l’aluminium et le nickel.

Mais dans l’immédiat, on scrute les nouvelles d’Ukraine dans les salles de marché c’est sûr. Voyez d’ailleurs le rebond entamé par le marché des futures américains cette nuit, après l’annonce d’un sommet potentiel entre Joe Biden et Vladimir Poutine, orchestré par la France, pour autant que l’invasion de l’Ukraine n’ait pas eu lieu ceci dit. Les futures S&P500 (SPX) et Nasdaq100 (NDX) passent d’une perte de 1,3% à une hausse de 1%. Les futures des bons du Trésor US reculent et le dollar se replie contre la plupart des monnaies du G-10, euro et dollar australien en tête. La paire EUR/USD passe de 1,1320 à minuit à 1,1374 à l’heure d’écrire ces lignes. Le pétrole se maintient à 90.79 dollars le baril de WTI Light Crude tandis que l’or recule légèrement, à 1888 dollars l’once.

Sur la semaine écoulée, le SPX perd 1,6% et le NDX 1,71%. 10 des 11 secteurs du SPX reculent sur la séance de vendredi, seules les valeurs de la consommation parviennent à garder la tête hors de l’eau. D’un point de vue technique, le SPX reste sous sa moyenne mobile à 200 jours et voit son principal support à 4222 points (clôture vendredi à 4348), c’est le plus bas récent, atteint durant la séance du 24 janvier. Le NDX quant à lui est revenu sur un niveau intéressant de support, qui évolue autour de la barre des 14'000 points. La volatilité reste élevée, le VIX évolue à 28 points, s’il revient à 35 les taureaux devraient probablement tenter une sortie.

Le dossier Ukrainien fait donc les gros titres et le marché s’y intéresse de près, mais gardons en tête l’inflation, le véritable sujet à suivre à terme. À ce propos, Lael Brainard déclare que la banque centrale américaine est prête à relever les taux d'intérêt le mois prochain et à commencer à réduire son bilan lors des prochaines réunions

Intel recule de 5,3% après avoir annoncé jeudi qu'il prévoyait un bénéfice non GAAP de 3,50 dollars par action et un chiffre d'affaires de 76 milliards de dollars pour l'ensemble de l'exercice 2022. Les actions de véhicules électriques attirent également l’attention après que Ford a annoncé qu'il étudiait les moyens de séparer son activité de véhicules électriques de son activité centenaire.

Point sur les résultats de sociétés, la saison 4 de 2021 approchant de son terme. 84% des entreprises du SPX ont publié leurs chiffres: 77% d’entre elles ont dépassé les attentes de bénéfices avec une moyenne de 8,5% (ce qui est presque conforme à la moyenne des 5 dernières années pour les deux statistiques, selon FactSet). Volatilité oblige, les dépassements sont moins bien payés que d'habitude en bourse pour les actions, tandis que les manquements sont plus sévèrement punis. Cette semaine, on attend notamment les publications d’Alibaba (BABA), Home Depot (HD), Lowe's, (LOW), Macy's (M), eBay (EBAY), Dell Technologies (DELL) et Block (SQ).

Cette semaine sur l'agenda macro, les indicateurs PMI flash de février (aujourd'hui), l'indice Ifo de confiance des affaires en Allemagne (mardi) et un double gros morceau vendredi, l'inflation PCE et les commandes de biens durables aux Etats-Unis.

Roche: Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 375 à 365 francs. Worldline va accepter une offre à 2,3 milliards d’euros pour sa division TSS de la part d'Apollo, dont 1,7 milliard d’euros en numéraire. Credit Suisse est à nouveau attrapé par la patrouille dans une affaire de corruption. Carl Icahn veut désigner deux membres du conseil d'administration chez McDonald's, selon le WSJ. Telecom Italia déclare que l'article publié par Il Messaggero concernant les objectifs financiers sur lesquels l'opérateur de télécommunications travaille était «infondé et préjudiciable au groupe». Les principales publications du jour: Berkshire Hathaway, Sasol, Galp Energia, Faurecia, Dechra…  

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en globalement en repli. Tokyo abandonne 0,78% à la cloche, Hong Kong perd 0,78%, Shanghai est inchangée et Séoul recule de 0,72%. Le future SPX est donc en hausse de 1% tandis que l’Europe est indiquée en progression de 1% également à l’ouverture de 9 heures. Wall Street restera fermée aujourd’hui, c’est le President’s Day, la semaine va probablement démarrer très calmement.

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