Fin de semaine morose pour les marchés européens face à une inflation tenace

AWP

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Paris a cédé 1,27%, Milan 0,82%, Francfort 0,42% et Londres 0,15%. A Zurich, le SMI a lâché 0,66%.

Les marchés s’inquiétaient vendredi d’un durcissement plus vigoureux que prévu de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine face à une inflation plus forte qu’attendu aux États-Unis.

Les indices européens ont continué de baisser, comme la veille, afin de s’aligner avec les pertes de Wall Street de jeudi. Paris a cédé 1,27%, Milan 0,82%, Francfort 0,42% et Londres 0,15%. A Zurich, le SMI a cédé 0,66%. 

A la Bourse de New York, le Dow Jones cédait 0,16%, l’indice élargi S&P 500 0,43% et l’indice Nasdaq, très influencé par les valeurs technologiques, 0,73%.

L’accélération de l’inflation aux États-Unis (+7,5% sur un an, rythme le plus élevé depuis 1982) a renforcé les craintes que les banques centrales retirent leur soutien monétaire au marché plus tôt et de manière plus forte qu’anticipé. 

Le patron de la Réserve fédérale de St Louis James Bullard s’est dit convaincu jeudi de la nécessité d’augmenter les taux directeurs de la banque centrale américaine de 50 points de base en mars, soit le double de ce qui est communément appliqué, pour parvenir à une hausse de 100 points de base, soit 1%, d’ici juillet.

Une grande partie des analystes prévoient désormais jusqu’à sept hausses de taux de la banque centrale américaine cette année dont la première en mars. Et certains craignent même que la Fed n’attende pas sa prochaine réunion de mi-mars pour opérer un premier relèvement.

«Les banques centrales sont à la fois en train de consolider leur crédibilité, de montrer qu’elles ne sont pas derrière la courbe d’inflation mais qu’elles anticipent les choses», explique Laurent Le Grin, responsable de la gestion convertible à DPAM. 

«D’un autre côté elles tentent de rassurer le marché car si les taux montent trop vite ils peuvent ralentir la relance économique», poursuit-il.

Les taux obligataires sont néanmoins nettement remontés ces derniers jours, pour atteindre des niveaux plus vus depuis quelques années. Le rendement des emprunts d’État américains à dix ans a franchi jeudi le seuil des 2%, pour la première fois depuis juin 2019. Il valait 2,03% vendredi vers 17H40 GMT.

L’inflation a en tout cas pesé sur le moral des ménages les plus aisés, faisant chuter en février l’indice de confiance des consommateurs à son plus bas niveau depuis octobre 2011.

Under Armour pénalisé 

Under Armour a rapporté un chiffre d’affaires supérieur aux prévisions, mais l’équipementier sportif a dit s’attendre à ce que ses marges baissent sensiblement du fait de coûts de transports élevés. Le titre perdait 9,80% à 18,05 dollars vers 17H45 GMT. 

«Cela nous rappelle que la hausse des coûts, les délais d’approvisionnement et les goulets d’étranglement dans les chaînes de production sont toujours là», après les perturbations liées à la pandémie, note Laurent Le Grin.

Plein gaz chez Mercedes 

Le constructeur automobile a affiché une rentabilité record de 15% au quatrième trimestre 2021 pour sa branche automobile, supérieure aux attentes grâce à la vente de modèles plus chers. L’action Mercedes-Benz a bondi de 6,72% à 74,44 euros.

Delivery Hero poursuit sa chute 

Le titre du spécialiste de la livraison de repas a chuté de 11,81% à 41,00 euros, après avoir lâché 30% jeudi, les investisseurs ont été déçus par les résultats et prévisions de la jeune entreprise alors que tout le secteur, très recherché au début de la pandémie, a perdu en attractivité.

Du côté du pétrole, de l’euro et du bitcoin 

Les prix du pétrole progressaient nettement, portés par des prévisions optimistes sur la demande en or noir, conjuguées à une offre toujours limitée dans un marché tendu.

Vers 17H45 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril augmentait de 2,05% à 93,27 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars prenait 2,51% à 92,12 dollars.

L’euro cédait 0,28% face au billet vert, à 1,1396 dollar.

Le bitcoin s’effritait de 0,57% à 43.520 dollars.

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