Gonet: l'actualité des marchés au 27 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,94%, S&P 500 +0,80%, Nasdaq +0,97%, Russell +1,68%, SOX +0,88%, Eurostoxx -0,15%, SMI inchangé.

Mercredi la tech tenait la main aux indices. Tout autre scénario hier, les ours sont définitivement considérés comme perdus, une vague acheteuse s’empare de Wall Street, les étoiles s’alignent au-dessus de Downtown Manhattan grâce notamment à un énième TACO (Trump Always Chickens Out).

L’administration américaine, qui avait prévu d’imposer en juillet des droits de douane supplémentaires sur des importations comme l’acier, l’aluminium, les véhicules ou divers produits, envisagerait finalement de repousser l’application de ces mesures au-delà de cette date, sans nouvelle échéance précise. Ce report viserait à laisser du temps pour mener des négociations avec les pays concernés, tels que l’Union européenne, le Canada, le Mexique ou la Chine, afin d’éviter des représailles et une escalade commerciale.

Mais ce n’est pas tout, Washington prévoit par ailleurs de retirer une loi fiscale qui menaçait les investisseurs étrangers.

Cerise sur le gâteau, les États-Unis et la Chine finalisent une trêve commerciale conclue le mois dernier à Genève, Pékin acceptant de livrer des terres rares en échange de la levée des contre-mesures américaines. L’accord a été signé il y a deux jours, déclare Howard Lutnick. La Maison-Blanche prévoit de conclure prochainement des accords avec dix grands partenaires commerciaux ajoute-t-il. Pour sa part l’Union européenne se prépare à tous les résultats des négociations commerciales avec les États-Unis, y compris à une rupture potentielle, déclare Ursula von der Leyen. «Toutes les options restent sur la table». Il est plutôt cocasse de constater que Washington semble adopter un ton de moins en moins menaçant, alors que la vieille Europe commence à montrer les dents.

Résumons: les Etats-Unis sonnent la retraite dans la guerre commerciale, ils confirment notamment la trêve commerciale avec Pékin. Pour sa part l’Europe reste constructive mais prudente.

On ajoute à ce cocktail des statistiques macro plutôt faibles publiées hier aux Etats-Unis (PIB), ce qui plait beaucoup au marché car cela alimente l’espoir d’’une baisse de taux à venir par la Fed. Ce matin les Fed Funds prédisent 90% de probabilités d’une reprise du cycle de coupes lors du FOMC du 17 septembre, puis 76% pour la réunion du 10 décembre. Rappelons que le récent discours de Jerome Powell devant des élus du Congrès a lui aussi ravivé cet espoir, même si le patron de la Fed reste droit dans ses bottes, on a bien compris qu’il a envie d’assouplir la politique monétaire des Etats-Unis, sauf que ces satanés tarifs…

La géopolitique a disparu des radars financiers, elle reviendra c’est sûr mais en l’état les intervenants l’ont reléguée au second plan.

Enfin le budget américain reste un gros point d’interrogation mais là aussi les acteurs semblent l’avoir planqué sous le tapis.

On ne le répétera jamais assez, la Fed reste le chef d’orchestre du grand concert boursier. Les étoiles sont en train de s’aligner en faveur des taureaux, ce d’autant que cette année les indices américains doivent faire face à une échappée rare de leurs alter ego européens. L’écart entre eux et le groupe de tête commence à se resserrer, on peut imaginer que des prises de profits sont en cours en Europe, en faveur de la bourse américaine, ce d’autant que le dollar coûte de moins en moins cher ces jours.

L’indice S&P500 (SPX) clôture hier soir à 3 petits points de son record historique à la cloche du 19 février, les T-Shirts et les casquettes sont prêts. La configuration technique de l’indice est en train de s’améliorer à grand pas, il ne traite même pas en territoire suracheté. Le Nasdaq100 (NDX) lui montre la voie, il poste de nouveaux records historiques chaque jour ou presque cette semaine, une golden cross vient de se produire sur l’indice et le momentum autour des actions de croissance semble puissant. Même le Russell2000 (RTY, les petites capitalisations américaines), vient frapper à la porte des taureaux, il termine sa séance un point en-dessous de sa moyenne mobile à 200 jours, au vu du comportement des futures ce matin il pourrait bien tenter une cassure dès aujourd’hui. La volatilité perd encore 1%, le VIX clôture à 16,59. Sur le front obligataire, le rendement du 10 ans US poursuit logiquement sa détente, il revient ce matin à 4,26%, a cassé sa 200 jours et regarde désormais 4,20%. Le dollar n’y arrive toujours pas, la paire EUR/USD se maintient au-dessus de 1,1700.

Si vous cherchez du travail pour début juin 2026, le poste de boss de la Fed pourrait vous intéresser. Le responsable HR de ce job (à qui vous ne répondrez pas) a récemment défini les qualités requises de tout candidat: être disposé(e) à baisser les taux, ne pas être trop jeune, bien passer à la télé et surtout avoir de jolis cheveux.

Les entreprises industrielles chinoises ont vu leurs bénéfices chuter de 9,1% en mai, soit la plus forte baisse depuis octobre, en raison de l’augmentation des droits de douane américains et de la pression déflationniste persistante.

Au menu macro-économique de ce vendredi, aux Etats-Unis l’indice des prix PCE de base mensuel et annuel, le revenu personnel, la consommation des ménages et le sentiment de l’Université du Michigan. 

Trois syndicats de la Société Générale appellent à la grève aujourd’hui pour protester contre la remise en cause du télétravail avec le retour au bureau quatre jours par semaine. Novo Nordisk s’associe à WeightWatchers pour commercialiser Wegovy. Nike s’envole de 10% post-séance après des résultats en berne mais des promesses de restructuration. Apple finit par céder aux injonctions de l’UE sur l’AppStore, mais prévoit des recours. Omead Afshar, cadre chez Tesla et confident de longue date d’Elon Musk, a quitté le constructeur de véhicules électriques. Les actions Xiaomi s’envolent après que son nouveau SUV a reçu 289’000 commandes en une heure. Toyota déclare une hausse de 6,9% de ses ventes mondiales de véhicules en mai par rapport à l’année dernière.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo monte de 1,43% à la cloche, Hong Kong égare 0,21%, Shanghai perd 0,7%, Séoul rend 0,77% et le Nifty50 monte de 0,34%. Sur le marché des futures US, on se croirait presque en mode rallye de Noël, ça ne semble même plus prendre la peine de regarder dans le rétroviseur avec une hausse de 0,2% ce matin. L’Europe ouvre en progression de 0,7%, la Chine vient de confirmer être à nouveau amoureuse des Etats-Unis, dur dur pour les shorts ces jours. En revanche un VIX aussi faible devrait inciter tout un chacun à ne pas baisser sa garde.

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