Gonet: l'actualité des marchés au 20 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Wall Street fermée, Eurostoxx -1,33%, SMI -0,74%.

Le marché semble perdu dans la traduction depuis plusieurs séances, voyez l’indice S&P500 (SPX) qui s’est mis en mode horizontal depuis le 6 juin, tandis qu’en Europe le Stoxx Europe 600 (SXXP) a reculé lors de 8 des 9 dernières séances. Il n’y absolument pas le feu au lac, le SPX évolue un peu moins de 3% en-dessous de son record historique, le Nasdaq100 (NDX) n’en est qu’à 2% tandis que le SXXP se situe 5% sous le sien. Mais le fait est que les actions semblent en panne d’inspiration, il leur manque une bonne raison de passer à l’étage supérieur. Comment les en blâmer? La Fed ne semble pas du tout pressée de baisser les taux, le budget des Etats-Unis n’est toujours pas sous toit, la guerre commerciale loin d’être réglée et le contexte géopolitique plus opaque que jamais. N’oublions pas au passage que les actions américaines ne sont pas bon marché bref, la pause observée depuis quelques temps par les principaux indices d’actions semble plutôt saine.

Probablement dans le but de reprendre le contrôle de la narration et peut-être aussi de calmer les ardeurs de Benjamin Netanyahou qui l’a un peu pris de court vendredi passé, Donald Trump annonce hier qu’il prendra sa décision d’entrer ou non dans le conflit avec l’Iran dans deux semaines. Le marché reste tendu à ce sujet mais cette annonce pourrait calmer quelque peu les intervenants. Hier, en l’absence de Wall Street les places européennes offrent une bonne illustration du climat actuel d’incertitude. Le SXXP recule encore, il est en train de perdre de l’altitude même s’il affiche encore une progression de 5,5% depuis le début de l’année. Le secteur du luxe souffre à nouveau en raison de sa forte exposition aux difficultés actuelles: reprise poussive en Chine, inquiétudes sur l’économie américaine et instabilité géopolitique nuisant aux flux touristiques. La journée d’hier est aussi marquée par une série d’annonces des banques centrales, avec des baisses de taux décidées par les autorités monétaires suisse, norvégienne et suédoise, alors que la Banque d’Angleterre maintien ses taux inchangés.

Ils ne présentent aucune garantie de résultat (un peu comme «je t’aime» ou «made in China») mais sont bien souvent utiles lorsque le brouillard s’empare du marché. Les indicateurs internes de marché nous disent aujourd’hui que l’appétit au risque serait de retour à Wall Street, comme l’explique un article de Sentimentrader. L’auteur explique que plusieurs indicateurs de sentiment de marché fiables viennent de signaler un retour de l'appétit pour le risque («risk on»), ce qui est souvent favorable aux actions. Le premier indicateur est le «Risk Appetite Index», qui mesure l’envie des investisseurs de prendre des risques. Quand sa moyenne mobile sur 50 jours remonte au-dessus de 0,175 après être descendue plus bas, cela suggère un retournement positif. Ce signal, apparu le 13 mai 2025, a souvent été suivi dans le passé par une hausse du S&P 500, même si ce n’est pas une garantie. Le second indicateur repose sur le rapport entre les actions dites «high beta» (plus volatiles, donc plus risquées) et les actions de «haute qualité». Lorsque ce ratio chute puis remonte fortement, cela traduit un changement de comportement des investisseurs vers plus de prise de risque. Le dernier signal de ce type date du 9 juin 2025. Historiquement, ce signal affiche un taux de réussite de 92% sur une période de cinq mois. Pris ensemble, ces deux indicateurs offrent un argument solide en faveur d’un scénario haussier sur les marchés, même si l’auteur rappelle qu’aucun signal n’est infaillible et qu’il faut toujours rester attentif à l’évolution des prix. 
Des images satellite montrent que Téhéran s'empresse d'évacuer son pétrole et de remplir ses réservoirs de stockage (source: Bloomberg).

L'UE «progresse» dans ses négociations avec les États-Unis, déclare le commissaire à l'économie. Le Canada ouvre la porte à une augmentation de ses droits de douane sur l'acier et l'aluminium américains le 21 juillet si les discussions s'enlisent.

Au menu macro-économique de ce vendredi, l'indice manufacturier de la Fed de Philadelphie à 14h30. 

Le CEO d'UniCredit envisage de retirer son offre sur Banco BPM. Home Depot a proposé une offre concurrente de QXO pour GMS, selon le WSJ. Baidu Prévoit de Lancer son Service de Robotaxi à Singapour et en Malaisie.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo rend 0,22% à  la cloche, Hong Kong progresse de 0,84%, Shanghai égare 0,07%, Séoul prend 1,48% et le Nifty50 monte de 0,75%. Le future SPX recule de 14 points et l’Europe rebondit de 0.6% dans les premiers échanges. 

Le dollar est plutôt stable contre euro, à 1,1514, l’or recule à 3350 dollars l’once, le pétrole se maintient autour des 75 dollars le baril de WTI Light Crude, tout cela semble calme alors que ce vendredi est un jour des trois sorcières, qui voit de nombreuses échéances d’options et futures se produire, ce qui est souvent annonciateur d’un regain de volatilité passager. 

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