Pendant que le chaos s’installe tranquillement autour du globe, chaos sponsorisé par un quasi octogénaire en forme olympique, Wall Street est en orbite. C’est le calme plat Downtown Manhattan, la volatilité est au placard, les indices atteignent de nouveaux records historiques ou presque, le dollar semble parti pour glisser longtemps ? Pas grave on verra ça plus tard.
L’indice S&P500 (SPX) termine à l’équilibre hier, c’est rare et dans les faits la grande majorité de ses composants reculent sur la séance. Le breadth du jour est atroce avec 4 titres qui reculent pour 1 seul qui monte à la cloche sur le SPX. Ce n’est guère mieux sur le Nasdaq100 (NDX) avec un ratio négatif de 2 pour 1. Mais alors, comment donc se fait-il que le NDX soit parvenu à grappiller 0,21% hier encore (et atteindre un nouveau record historique au passage)? Le nom de Nvidia vous dit peut-être quelque chose? Nouveau record de tous les temps pour la firme de Jen-Hsun Huang, qui décolle de 4,3% et en profite pour chiper à nouveau la place de numéro une mondiale des capitalisations boursières à Microsoft. Nvidia pèse désormais 3765 milliards de dollars en bourse, juste histoire de dire, cela n’aide en rien la réflexion sur les marchés mais tous les membres du CAC 40 additionnés pèsent 2390 milliards d’euros, une autre planète vous dis-je. Nvidia mise à part, les autres mastodontes de la tech font leur part, sauf Tesla qui perd encore près de 4%. La hausse/stagnation de ce mercredi est donc cosmétique, les généraux ont du se sentir bien seuls sur la colline. Quoi qu’il en soit, le SPX se situe désormais à moins de 1% de son record historique à lui, le NDX c’est fait, ce d’autant qu’il n’est pas suracheté et qu’une golden cross s’est produite sur l’indice lundi. Ajoutez à cela le momentum retrouvé sur les valeurs de croissance et observons une minute de silence pour les acteurs du marché qui on shorté la tech américaine.
C’est sans surprise que l’indice S&P500 équipondéré (SPW) recule de 0,75%, rien d’inquiétant en l’état, sa configuration technique est plutôt rassurante, sa moyenne mobile à 200 jours semble veiller au grain, elle se situe à 7164 pts contre une clôture de l’indice hier soir à 7254 pts. La 200 jours a été testée avec succès 7 fois depuis le début du mois de juin. Côté podium du jour du SPX on retrouve hier la tech, les services de communication et la santé. On observe au passage que les petites capitalisations américaines, représentées par l’indice Russell2000 (RTY) sont actuellement tenues en respect par sa moyenne mobile à 200 jours, qui évolue à 2173 pts contre 2136 pts à la cloche.
La volatilité est au tapis, le VIX abandonne 4% de plus hier, il clôture à 16,76, voit un support plutôt solide à 15,70, l’écrasante partie de la baisse semble faite, c’est le moment traditionnel de rappeler que le coût de protection d’une exposition aux actions a considérablement reculé.
En revanche il y en a un dont on à peine à se dire que sa glissade est arrivée à son terme: le désormais ancien dieu Dollar perd encore des plumes hier, la faute à Donald Trump (tiens donc!) qui envisagerait d’annoncer le nom de la prochaine patronne ou du prochain patron de la Fed dès septembre ou octobre, selon le Wall Street Journal. Le président indique qu’il a déjà une short list (on parle de Warsh, Hassett, Bessent, Malpass ou Waller), qu’il évaluera les candidats en fonction de leur engagement à baisser les taux et, sans rire, «leur potentiel télévisuel». L’objectif de Trump est limpide: mettre la Fed à sa botte et lui faire baisser ses taux dès la fin du mandat de Jerome Powell en mai 2026. Le hic c’est que le grand blond, s’il avait pris le temps de réfléchir ne serait-ce qu’une minute, ou peut-être de prendre conseil auprès de personnes compétentes, aurait su que le marché déteste certaines choses, dont notamment l’idée d’une Réserve Fédérale dépendante du pouvoir exécutif. Une telle voie pourrait potentiellement provoquer un retour marqué de volatilité et une poursuite à long terme de la chute du billet vert. En l’état, le Dollar Index (DXY), qui traitait au bord du précipice depuis un petit moment déjà, se retrouve dans la position de Wile e Coyote en pleine course, mais au-dessus du précipice. Si vous avez plus de 30 ans vous connaissez la suite. Le DXY traite ce matin à 97,40, il a cassé sa zone de support de 98,00 – 97,60, le prochain niveau se situe à 95,00 – 94,70, on n’était plus descendu à l’étage actuel depuis février 2022. Pour sa part la paire EUR/USD frappe actuellement à la porte de 1,1700, prochaine résistance à court terme 1,1717, ensuite tapis rouge jusqu’à 1,2000.
Côté marché obligataire, le rendement du 10 ans recule encore un chouia, il traite ce matin à 4,26%, a traversé sa 200 jours qui évolue en ce moment à 4,31% et regarde désormais 4,20%.
Quant au baril de WTI Light Crude, qui fuit depuis lundi et a mis en place un bull trap comme rarement en fin de semaine passée, il se stabilise autour de 65$, techniquement il a de la place pour aller jusqu’à 55,12$, c’est le bas en séance du 9 avril.
La Fed propose de réduire le ratio de levier supplémentaire renforcé pour les grandes banques à un niveau compris entre 3,5% et 4,5%, répondant en partie aux demandes des établissements financiers qui souhaitent exclure certains actifs, comme les bons du Trésor américain, du calcul de ce ratio.
Facteur X à venir? Les actions chinoises montrent des signes de retour de forme avec un volume d’échanges qui atteint 1’600 milliards de yuans (223,4 milliards de dollars) — un record depuis le 10 avril. Les titres des sociétés de courtage s’envolent, et l’indice CSI 300 s’apprête à connaître sa meilleure semaine depuis novembre.
Au menu macro-économique de ce jeudi, aux Etats-Unis l'indice d'activité nationale de la Fed de Chicago, les commandes de biens durables, le PIB annualisé, les nouvelles demandes d'allocations chômage, les stocks de grossistes et les reventes de logements existants.
Shell dément être en pourparlers pour acquérir son rival BP Plc, après une rumeur propagée par le WSJ. Rappelons ici que la SBS et UBS avaient fait exactement pareil, avant de se marier en grand pompe. Meyer Burger demande la protection du chapitre 11 aux USA. Micron gagne 1% hors séance après ses trimestriels. Microsoft et OpenAI s'affrontent sur l'intelligence artificielle générale, selon The Information.
Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo gagne 1,65% à la cloche, Hong Kong perd 0,72%, Shanghai abandonne 0,19%, Séoul recule de 0,92% et le Nifty50 prend 0,58%. Le future SPX est en hausse de 0,2% et l’Europe ouvre en progression de 0,3%