Les indicateurs internes de marché suggèrent que les actions et les secteurs de croissance se sont récemment renforcés. En clair, il semble y avoir actuellement du momentum à Wall Street pour les services de communication, la consommation discrétionnaire et la tech.
Et puis il y a John Wayne Donald Trump, qui dégaine hier un message dont il a le secret. Le voici dans son intégralité: «Nous savons exactement où se cache le soi-disant «Guide Suprême». C’est une cible facile, mais il est en sécurité là-bas – Nous n’allons pas l’éliminer (tuer!), du moins pas pour l’instant. Mais nous ne voulons pas que des missiles soient tirés sur des civils, ni sur des soldats américains. Notre patience a des limites. Merci de votre attention à ce sujet!», écrit le président des Etats-Unis, faisant référence à l’Ayatollah Ali Khamenei d’Iran. «REDDITION SANS CONDITIONS!», ajoute-t-il ensuite. Aussi âgé soit-il, le grand blond reste un des hommes les plus puissants de la planète, on comprendra donc aisément que Wall Street relève un sourcil à la lecture de son message. En parallèle, la statistique des ventes au détail au mois de mai déçoit et fait craindre aux économistes que le consommateur américain ait augmenté ses dépenses en avril en prévision des tarifs douaniers, la question qui se pose désormais est de déterminer si cette prudence va se poursuivre en juin et après.
Léger pas en arrière compréhensible des actions hier, j’y reviens, ce d’autant que la Fed est en approche qui nous annoncera sa décision sur les taux ce soir à 20 heures. Le marché n’attend absolument rien en termes de mouvements de taux, qui devraient être maintenus dans la fourchette de 4,25% à 4,50%. En revanche le discours de Jerome Powell, agendé à 20h30, revêtira une fois encore une importance majeure pour les intervenants. Le premier banquier du monde est l’objet d’une pression constante de qui vous savez pour baisser les taux. Ça fait plutôt rire dans les salles de marché mais cela ne doit pas être évident à gérer pour le boss de la Réserve Fédérale, dont chaque mot peut envoyer les indices au ciel ou au purgatoire. Les récentes déclarations du président américain ajoutées à un consommateur sur la retenue rendent l’équation à résoudre par le FOMC encore plus complexe, on observe d’ailleurs que de plus en plus de traders sur taux spéculent sur une Fed plus «colombe» après la fin du mandat de Jerome Powell en mai 2026. Rappelons ici que c’est Donald Trump qui nommera le prochain Chairman du FOMC. En l’état, l’actuel pourrait bien nous servir un discours teinté de prudence en insistant lourdement sur l’urgence d’attendre, après tout la croissance des Etats-Unis, même si elle surprend plutôt en bien, est modérée, le marché du travail se dégrade légèrement et l’inflation refuse encore et toujours de partir aux Maldives.
Résumons: les indices américains SPX et NDX sont mine de rien proches de leurs records historiques alors que la situation géopolitique au Moyen Orient est de plus en plus tendue, on parle même d’une entrée potentielle dans le conflit des Etats-Unis. La macro envoie quelques signes de prudence, la Fed est en approche mais reste sur la touche en l’état et demain Wall Street restera fermée pour commémorer la fin de l’esclavage. Dans un tel contexte, ne nous attendons pas à une activité frénétique sur les parquets de trading aujourd’hui, pas avant 20h30 en tous les cas.
Clôture proche des plus bas du jour pour les indices américains d’actions hier, dans des volumes d’échanges plutôt faibles. Le podium du jour du SPX se compose de l’énergie, de l’immobilier et des financières. Les mastodontes de la tech souffrent, particulièrement Tesla qui abandonne 3,9%. Les valeurs shortées le sont plus encore, le breadth est très clairement négatif, on allèges les pondérations en actions pour les raisons mentionnées plus haut, dans le calme mais en renvoyant tout de même le VIX 13% plus haut à 21,60, un niveau franchement pas très élevé, l’indice de la peur peut nettement mieux faire. Son alter ego obligataire le MOVE reprend aussi un chouia de hauteur, il progresse de 4% à 97,18, là encore pas de quoi prendre peur mais on reste attentifs tout de même. Les intervenants reviennent dans les bons du Trésor US, ils renvoient le rendement du 10 ans à 4,40%, ce dernier voit deux supports proches, sa moyenne mobile à 50 jours à 4,39% et sa 100 jours à 4,37%.
Le Dollar Index (DXY), qui évoluait dangereusement tout près du précipice de 98,00 (puis 97,60), remonte à 98,56, un répit bienvenu pour un billet vert bien mal en point. La paire EUR/USD évolue ce matin à 1,1515.
Le pétrole bondit de 4% à 74,60 dollars le baril de WTI Light Crude. C’est quelque peu étonnant, la production d’or noir de l’Iran n’est plus ce qu’elle fut, elle correspond actuellement à environ 3%, une part facilement compensable par d’autres acteurs en cas de besoin.
On se penche sur l’analyse technique et on constate qu’une golden cross semble se profiler sur le SPX, tout comme sur le NDX. Si on ajoute cela au momentum actuel constaté sur les valeurs de croissance, ça laisse songeur. Attention au SMI (Swiss Market Index), qui se bat avec sa moyenne mobile à 50 jours @12'031 et aussi avec le niveau de 12'000 points. La BNS annonce sa décision sur les taux demain, elle devrait les couper de 25 points de base à zéro, le marché prédit ce matin 123,9% de probabilités d’une baisse de 0,25%, ce qui implique qu’il entrouvre la porte à 50 points de base et donc un retour en terrain négatif, alors que les dernières statistiques ont montré une inflation en-dessous de zéro.
Donald Trump a rencontré son équipe de sécurité nationale pendant plus d'une heure pour discuter du conflit au Moyen-Orient, selon des sources proches du dossier, alimentant les spéculations sur une possible participation des États-Unis à une attaque israélienne contre l’Iran. Il a ensuite échangé avec Benjamin Netanyahu. Israël et l’Iran ont chacun indiqué leur intention d’intensifier le conflit. Selon le New York Times, Téhéran a préparé des missiles pour frapper les bases américaines dans la région si Washington entrait en guerre. Le département d’État a annoncé que l’ambassade américaine à Jérusalem resterait fermée pour les trois prochains jours.
Au menu macro-économique du jour, on démarre avec l'inflation de mai au Royaume-Uni (légèrement au-dessus des attentes) puis aux Etats-Unis avec les permis de construire et les inscriptions hebdomadaires au chômage (14h30), puis les stocks pétroliers (16h30), avant la décision de la Fed sur ses taux (20h00) et la conférence de présentation de la décision (20h30).
Leonardo, Airbus et Thales évalueront la faisabilité d'une alliance spatiale d'ici à la fin juillet. Par ailleurs, la France et l'Espagne signent une lettre d'intention pour la production d'avions A400M d'Airbus. Enfin, ce dernier a étendu la fourchette supérieure de son taux de distribution de dividendes à 30-50%, contre 30-40% actuellement, et confirmé ses prévisions pour 2025. Meta lance des lunettes intelligentes avec Oakley et Prada, prolongeant ainsi le partenariat avec EssilorLuxottica, révèle CNBC. Ferrari décale de deux ans la sortie de son deuxième modèle électrique. Logitech propose Guy Gecht pour la présidence du conseil d'administration. Galderma inaugure un nouveau siège principal aux USA, à Miami. Microsoft confirme travailler à une nouvelle console Xbox. Hyatt acquiert Playa Hotels & Resorts. Xiaomi lancera le SUV électrique YU7 à la fin du mois de juin.
Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo gagne 0,9% à la cloche, Hong Kong perd 1,22%, Shanghai grappille 0,04%, Séoul progresse de 0,74% et le Nifty50 abandonne 0,32%. Le future SPX récupère 0,25% et l’Europe ouvre autour de l’équilibre. L’or traite à 3383$ l’once.