Le dollar baisse mercredi plombé par une inflation limitée en avril aux Etats-Unis, les investisseurs restant prudents en dépit de la levée partielle et temporaire des surtaxes douanières que s’infligent mutuellement Pékin et Washington.
«L’envolée du dollar après la trêve douanière n’a pas duré longtemps», constate Stephen Innes, de SPI AM. «Ce qui semblait être le début d’une percée, s’est transformé en un miracle d’une séance» lundi, le billet vert pâtissant ensuite de «la faiblesse de l’inflation américaine».
Selon l’indice CPI d’avril publié mardi, la hausse des prix a ralenti un peu plus qu’escompté par les analystes, à 2,3% sur un an, en raison du net recul des prix des carburants. L’inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, est, elle, restée stable comme prévu, à 2,8% sur un an.
Le marché joue aussi la carte de la prudence en attendant de voir se pérenniser les progrès sur le front de la guerre commerciale, après que les États-Unis ont accepté d’abaisser leurs surtaxes douanières sur les produits chinois à 30%, tandis que la Chine réduira les siennes à 10% sur les biens américains. Cette baisse a été formellement mise en oeuvre mercredi pour une durée de 90 jours.
Côté Union européenne, le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent a assuré cette semaine que les négociations commerciales prendraient plus de temps car le Vieux continent souffre selon lui d’un «problème d’action collective», les Etats membres devant d’abord se mettre d’accord entre eux avant d’ouvrir les discussions commerciales.
Vers 09H20 GMT (11H20 à Paris), le billet vert perdait 0,61% par rapport de l’euro, à 1,1254 dollar, et s’affaissait de 0,34% face à la livre, à 1,3353 dollar.
En se basant sur le Dollar Index, qui compare la devise américaine à un panier d’autres grandes monnaies, la devise américaine a rebondi d’environ 2,6% depuis ses plus bas d’avril, mais reste en baisse d’environ 3,5% par rapport à son niveau d’ouverture d’avril.
«Cela confirme l’idée que, malgré une levée partielle des droits de douane», la guerre commerciale «a affaibli la demande d’actifs en dollars américains», en conclut Patrick Munelly, analyste chez Tickmill.