Le dollar reflue vendredi après s’être envolé avec l’annonce d’un accord commercial entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni, interprété par le marché comme un signe d’une détente de l’offensive commerciale de Donald Trump, avant des négociations plus ardues avec Pékin ce week-end.

Vers 09H40 GMT (11H40 HEC), le billet vert relâchait 0,21% face à l’euro, à 1,1252 dollar, et restituait 0,21% à la livre, à 1,3275 dollar.

Le Dollar Index, qui compare la devise américaine à un panier d’autres grandes monnaies, reculait de 0,24%, à 100,394 points.

Entre l’ouverture et la clôture de la séance de jeudi, cet indice avait gagné 0,77%.

Ce compromis qualifié d’»historique» par le président américain, prévoit que les droits de douane sur les automobiles britanniques, portés à 27,5% par les surtaxes douanières de Donald Trump, reviennent à 10%, tandis que ceux sur l’acier et l’aluminium tombent à zéro, selon un communiqué du gouvernement britannique.

La réduction sur les automobiles s’appliquera à un quota de 100.000 voitures britanniques, soit presque le total des exportations du secteur vers les États-Unis l’an passé.

L’accord prévoit aussi «un accès réciproque aux marchés» sans droits de douane pour le boeuf des deux pays, jusqu’à un certain quota. Le Royaume-Uni précise qu’il ne fait aucune «concession sur les normes alimentaires» avec les États-Unis.

«Les investisseurs y voient certainement le début d’une série d’accords commerciaux, ce qui réduira les risques liés à la fin de la suspension des droits de douane réciproques, qui doivent reprendre le 9 juillet», résume Derek Halpenny, analyste chez MUFG, ce qui explique pourquoi dollar s’est renforcé jeudi.

De son côté, la Banque d’Angleterre (BoE) a réduit jeudi son principal taux directeur d’un quart de point de pourcentage, à 4,25%, estimant que les surtaxes douanières étaient susceptibles faire ralentir l’inflation britannique.

Désormais, tous les regards sont tournés vers la réunion entre hauts responsables américains et chinois, qui se tiendra à Genève au cours du week-end, une première depuis l’imposition par Donald Trump de droits de douane massifs sur les produits chinois et la riposte de Pékin.

«La croissance du billet vert dépendra des négociations sino-américaines», sous réserve que celles-ci aboutissent «au moins à une ébauche de cadre --voire des signes d’avancée», insiste Stephen Innes, analyste chez SPI AM.

Dans la foulée de l’accord entre Londres et Washington, certains actifs considérés comme volatiles et risqués, comme les cryptomonnaies, ont réalisé une percée, après avoir un temps souffert du climat d’incertitude généré par les surtaxes douanières.

Vendredi, le bitcoin prenait 0,18% à 102.804,13 dollars, flirtant avec son record absolu de janvier.