Chine: chute de la confiance dans le secteur des services

AWP

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Ce recul est plus sévère que les prévisions d’économistes. Il porte l’indice à son plus bas niveau, hors pandémie, depuis qu’il est compilé, soit depuis 2005.

La confiance dans le secteur des services en Chine a atteint en avril son niveau le plus bas jamais enregistré, hors période de pandémie, selon un baromètre indépendant publié mardi.

Ces chiffres de l’enquête mensuelle de S&P Global et du média économique chinois Caixin sont publiées sur fond de bras de fer commercial entre les deux premières économies mondiales qui montre peu de signes de relâchement.

Washington impose une surtaxe de 145% sur de nombreux produits chinois depuis le mois d’avril, et Pékin a riposté par des droits de douane de 125% sur les marchandises importées des Etats-Unis.

Conséquence de ces tensions, l’indice d’activité des directeurs d’achat (PMI) pour les services a chuté à 50,7 points en avril, contre 51,9 le mois précédent, selon le rapport S&P Global-Caixin.

L’indicateur traduit une expansion de l’activité au-delà de 50 points. En deçà, il s’agirait d’une contraction.

Ce recul est plus sévère que les prévisions d’économistes sondés par l’agence Bloomberg (51,8). Il porte l’indice à son plus bas niveau, hors pandémie, depuis qu’il est compilé, soit depuis 2005.

Cet indicateur terne apporte une nouvelle preuve que «la guerre commerciale pèse sur l’activité économique en Chine, au-delà même du secteur manufacturier», selon Zichun Huang, analyste du cabinet Capital Economics.

Il est toutefois possible que «les entreprises surestiment l’ampleur des dégâts que causeront les droits de douane américains», tempère M. Huang.

L’indice PMI composite de Caixin, également publié mardi et qui agrège services et industrie manufacturière, a également baissé à 51,1 points en avril, contre 51,8 en mars.

«De nombreux facteurs défavorables continuent de freiner la croissance économique, en particulier ceux liés aux incertitudes du commerce mondial», note Wang Zhe, économiste chez Caixin cité dans l’enquête.

Les tensions commerciales s’ajoutent aux défis internes de l’économie chinoises, qui fait face à une crise persistante du secteur immobilier pesant fortement sur la consommation.

Face à ces difficultés, les membres du Bureau politique du Parti communiste chinois (PCC) ont annoncé le mois dernier vouloir «développer vigoureusement la consommation dans les services et renforcer le rôle de la consommation dans la dynamique de croissance économique», selon Chine nouvelle.

Les autorités avaient déjà annoncé fin 2024 une salve de mesures pour stimuler l’activité, avec des baisses de taux d’intérêt, notamment pour les prêts immobiliers existants, ainsi que des assouplissements de restrictions sur l’achat de logements.

«L’économie chinoise a bien démarré au premier trimestre, avec des indicateurs macroéconomiques clés dépassant les attentes du marché», montrant que ces politiques «portaient leurs fruits», analyse l’économiste Wang Zhe.

Mais «les effets en cascade du conflit commercial sino-américain en cours vont progressivement se faire sentir aux deuxième et troisième trimestres», ajoute-t-il.

Cela exige une «préparation» et une action «rapide» des décideurs politiques chinois, conclue-t-il.

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