La Cour des affaires pénales a interrogé une ancienne conseillère clientèle et un avocat, pour cette deuxième journée de débats.
Au deuxième jour du procès de la Falcon Private Bank et de son CEO, le Tribunal pénal fédéral a entendu deux témoins. Il a tenté d’établir qui était responsable des versements et du contrôle des mouvements de fonds au sein de l’établissement.
La Cour des affaires pénales a interrogé une ancienne conseillère clientèle et un avocat. Ce dernier a agi comme fiduciaire d’un compte bloqué (Escrew Account) sur lequel ont transité les 133 millions d’euros détournés par le CEO.
Les interrogatoires ont montré qu’il n’était plus possible, près de dix ans après les malversations, de reconstituer les faits retenus par le Ministère public de la Confédération (MPC) dans tous les détails.
Convoqué en tant que personne appelée à donner des renseignements, Khadem Al Quabaisi ne s’est pas présenté. L’ancien président du conseil de Falcon est accusé dans une procédure séparée pour avoir bénéficié d’une partie des versements. Un autre ressortissant du Golfe n’a pas répondu non plus à l’invitation de la cour.
Le lieu de résidence de ces deux hommes n’est pas connu. Le MPC suppose qu’ils sont détenus à Abu Dhabi.
Le Parquet fédéral reproche à l’ancien directeur de Falcon d’avoir transféré des fonds totalisant 133 millions d’euros vers des sociétés en Suisse et à l’étranger entre janvier 2012 et février 2016. L’argent provenait du fonds souverain malaisien 1MDB. L’accusé, qui aura 65 ans en octobre, répond ainsi de blanchiment aggravé.
De son côté, la banque est accusée, en tant que personne morale, d’avoir violé son devoir d’établir un système efficace de contrôle interne - une lacune qui a permis les malversations. Cette omission relève aussi du blanchiment aggravé. La comparution d’une banque devant le Tribunal pénal fédéral est une première.
Les débats reprennent mercredi matin devant la Cour des affaires pénales.