Les patrons romands veulent réformer le régime des retraites

Communiqué, Credit Suisse

1 minute de lecture

Pour financer l’AVS et le deuxième pilier, les employeurs romands préconisent d’abandonner la notion d’âge légal de la retraite et de s’appuyer sur le décompte des années de cotisation.

Le Centre Patronal propose une réforme de fond en comble du système de retraites. Pour financer l’AVS et le deuxième pilier, les employeurs romands préconisent d’abandonner la notion d’âge légal de la retraite et de s’appuyer sur le décompte des années de cotisation.

Cette proposition, avec laquelle le niveau des rentes devrait être maintenu, a été présentée mercredi devant la presse à Berne. Actuellement, une retraite complète exige 44 années de cotisations. Le nouveau modèle permettrait aux jeunes qui commencent leur carrière tôt de prendre leur retraite plus rapidement qu’aujourd’hui.

La condition préalable est qu’un revenu important soit réalisé avant le 21e anniversaire. Selon le Centre Patronal, cela représenterait 120% de la pension maximale simple de l’AVS, de 34’128 francs par an.

Stabilisation nécessaire

Le Centre Patronal envisage un âge flexible de la retraite, qui pourrait intervenir après 40 à 48 ans de cotisations. Avec 44 ans de cotisations, l’intéressé prendrait sa retraite à 65 ans. Pour les femmes, qui partent à la retraite à 64 ans, l’association envisage une solution transitoire.

Avec cette proposition, le financement de l’AVS ne serait pas encore assuré. Celui-ci a encore besoin d’une augmentation de la TVA, de retenues salariales plus élevées et d’une extension progressive de la période de cotisation. En 2045, quiconque paierait ses cotisations à plein à partir de 21 ans prendrait sa retraite correctement à 66 ans et sept mois.

Baisse du taux de conversion

Dans le cas du deuxième pilier (LPP), les patrons romands conseillent une baisse progressive du taux de conversion avec lequel le niveau des retraites est calculé, passant de 6,8 actuellement à 6%. Des mesures compensatoires seront nécessaires pour les générations de transition qui sont particulièrement touchées.

La déduction de coordination serait supprimée; le salaire assuré LPP serait donc plus élevé, ce qui prend en compte la tendance au travail à temps partiel. Par rapport à aujourd’hui, la souscription à l’assurance vieillesse LPP serait reportée au 1er janvier après le 17e anniversaire. Et le Centre Patronal veut rendre la LPP obligatoire pour les indépendants.

Ce nouveau modèle pour la prévoyance vieillesse est bien accueilli par une majorité de personnes interrogées, selon une enquête sotomo commandée par l’association. Trois sondés sur quatre sont d’avis qu’une retraite plus tardive est envisageable si la période de formation a été longue.

Et quatre Suisses sur cinq trouvent justifié que les personnes qui travaillent durement physiquement puissent accéder plus tôt à la retraite. Ceux qui sont entrés dans la vie active après avoir terminé leur apprentissage ont accueilli cette proposition un peu plus positivement que les personnes titulaires d’un diplôme universitaire.

Débat au Parlement

Le Parlement discute actuellement de la dernière proposition de réforme de l’AVS du Conseil fédéral. Afin de stabiliser financièrement ce premier pilier, il entend relever l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans. Il souhaite également augmenter le taux de TVA. Le modèle inclut encore la possibilité de prendre sa retraite de façon flexible.

De plus, les Jeunes libéraux-radicaux sont en train de recueillir des signatures pour une initiative sur les rentes. Ils préconisent d’augmenter progressivement l’âge de la retraite à 66 ans, puis de le lier à l’espérance de vie.

A lire aussi...