Blanchiment: plus de 1’000 annonces liées aux crédits COVID en 2020

AWP

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Le Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent a reçu 5’334 annonces en 2020 qui portaient sur plus de 9’000 relations d’affaires, une hausse de 25% sur un an.

La pandémie de coronavirus a eu un impact sur les statistiques du Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent (MROS). Environ 1’000 annonces liées aux crédits COVID ont notamment été communiquées l’an dernier.

La situation exceptionnelle liée à la crise du coronavirus a pu être maîtrisée grâce à l’introduction du système de communication électronique goAML, indique le MROS, de l’Office fédéral de la police fedpol, dans son rapport 2020, publié mardi. Mais la pandémie a aussi offert aux criminels plusieurs opportunités d’enrichissement illégal, augmentant ainsi les risques de blanchiment d’argent.

Ce risque s’est matérialisé par une nouvelle hausse du nombre de communications de soupçons auprès du MROS. Les 5’334 annonces reçues en 2020 portaient sur plus de 9’000 relations d’affaires, un chiffre supérieur de 25% à celui de l’année précédente. Près de 90% des signalements ont été adressés par des banques.

Le taux de croissance du nombre de communications est du même ordre de grandeur que celui des années 2018 et 2019. Durant l’année écoulée, le MROS a par ailleurs traité plus de 6’000 relations d’affaires signalées depuis 2016, dont l’analyse était en cours à la fin de l’année 2019.

Escroqueries aux crédits Covid

Le MROS a enregistré l’an dernier 1046 signalements de soupçons d’escroquerie en lien avec les crédits Covid, accordés par les institutions financières, sous le cautionnement de la Confédération. Ils concernaient 1’054 crédits, accordés par 43 banques différentes, pour une somme totale d’environ 149,6 millions de francs.

Le MROS a transmis 764 dénonciations aux autorités de poursuite pénale, en relation avec 914 communications. Des centaines d’instructions pénales ont par la suite été ouvertes.

Cette particularité se reflète dans les statistiques. L’escroquerie est ainsi mentionnée dans plus de la moitié (58%) des communications effectuées au MROS en 2020, soit une hausse de 25% par rapport à l’année précédente.

Pour la première fois, pendant l’année sous revue, la surveillance des transactions est l’élément le plus souvent mentionné comme étant à l’origine des soupçons des intermédiaires financiers, souligne encore le MROS dans son rapport. Cette part a atteint 36,2% en 2020, contre 31% l’année précédente et 25% en 2018.

Les informations des médias, origine principale des soupçons des intermédiaires financiers au cours des années précédentes, ont été nettement moins déterminantes en 2020, où leur part est tombée à 21,2% des cas. Ce chiffre était de 35% l’année précédente.

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