BCE: plaidoyer d’Andrea Enria pour une «surveillance forte et exigeante» des banques

AWP

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«Les turbulences sur les marchés déclenchent toujours des débats politiques sur les réformes réglementaires, mais je pense qu’il faut plutôt se concentrer sur l’efficacité de la supervision», affirme le président du superviseur bancaire en zone euro.

Le patron de la supervision bancaire en zone euro a plaidé mardi pour une «surveillance forte et exigeante» des banques à la lumière des turbulences actuelles du secteur, plutôt que de rouvrir un débat sur les réformes réglementaires.

«Les turbulences sur les marchés déclenchent toujours des débats politiques sur les réformes réglementaires, mais je pense qu’il faut plutôt se concentrer sur l’efficacité de la supervision», a affirmé Andrea Enria, président du superviseur unique des quelques 115 grandes banques logé au sein de la Banque centrale européenne, lors d’un forum du quotidien Handelsblatt.

Une crise bancaire a éclaté dans le sillage des faillites de banques régionales américaines et du rachat forcé du Credit Suisse aux abois, faisant fondre en Bourse la valeur d’autres grandes banques comme Deutsche Bank.

Les banques européennes apparaissent toutefois en bien meilleure posture en termes de capitaux et de liquidités que lors de la précédente crise financière de 2008, n’ont cessé de souligner dernièrement les responsables politiques et régulateurs.

Mais «les événements actuels confirment qu’une surveillance forte et exigeante est plus que jamais nécessaire», celle-ci étant «la meilleure assurance pour les déposants», a martelé le banquier central italien.

Les contrôles internes des banques, qui ont pour rôle de gérer un ensemble de risques, «sont l’épine dorsale de la viabilité d’une banque», a-t-il insisté.

Ce sont des failles dans ces contrôles qui ont fait que la banque Credit Suisse a traversé une série de coûteux scandales dont elle ne s’est pas relevée.

La Finma, régulateur suisse du secteur financier, étudie désormais la possibilité de demander des comptes à ses dirigeants.

Le superviseur au sein de la BCE avait lui critiqué en février dernier les lacunes dans la gouvernance de certaines banques, sans les nommer, soulevant notamment le manque d’indépendance des membres au conseil d’administration.

«Notre style de supervision a parfois été critiqué comme excessivement autoritaire et conservateur» par les banques surveillées, a reconnu M.Enria.

Mais le superviseur entend se montrer intrusif partout où nécessaire, en particulier «là où les progrès des banques sont en retard par rapport à des échéanciers clairement établis» par l’autorité.

«Nous devons garder un oeil sur les exigences de conformité que nous imposons à nos banques, sans pour autant baisser la garde», a affirmé M. Enria.

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