Suivi d'UBS par Bordier

Loïc Bhend, Bordier & Cie

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La banque commerciale en Suisse a manqué les attentes de 5%. En revanche l’Asset management a dépassé le consensus.

L’UBS a publié pour le T4 un résultat net de 696 millions de dollars (en USD pour la première fois), par rapport à une perte de 2,3 milliards de dollars l’an dernier et 5% inférieur aux 729 millions de dollars attendus. Le ROP retraité de 1,01 milliard de dollars, ressort 22% inférieur aux attentes. Les revenus se sont affichés 2% inférieurs aux attentes à 7 milliards de dollars et les coûts 1% supérieurs, à 6,1 milliards de dollars. Ces résultats ne sont pas catastrophiques mais globalement décevants.

Dans la banque d’affaires, le ROP retraité ressort à 30 millions de dollars, contre 229 millions attendus. Les revenus du négoce affichent 304 millions (+14% sur un an) en obligataire contre 306 millions de dollars attendus, et 792 millions (-11%) dans les actions contre 891 millions attendus. Le négoce actions a été particulièrement faible en Asie-Pacifique, ce qui explique l’écart avec les banques américaines, alors que la force du FICC est due au fait qu’UBS soit essentiellement active dans les changes, plus robustes que le crédit au T4.

En WM, le ROP retraité ressort 3% inférieur au consensus à 912 millions de dollars. La marge brute, à 69pb (+1pb séquentiellement), ressort 1pb supérieure aux attentes, mais la marge nette à 13pb se contracte de 3pb à cause de coûts réglementaires supérieurs aux attentes. La division enregistre pour 8 milliards de dollars de sorties nettes (-1,3% annualisé), aux USA et en Suisse et l’APAC ralentit nettement. La masse sous gestion s’affiche à 2’260 milliards de dollars contre 2’340 milliards attendus.

La banque commerciale en Suisse a manqué les attentes de 5%, avec un ROP de 375 millions de dollars contre 397 millions attendus sur des revenus un peu faibles. En revanche l’Asset management a dépassé le consensus, avec un ROP à 134 millions de dollars contre 119 millions attendus.

Le CET1 (Bâle III) ressort 30pb inférieur aux attentes, à 13,1% contre 13,4% attendus. La volatilité des actions a causé une inflation des encours pondérés de 7 milliards de dollars dans la banque d’affaires pour faire face à l’augmentation de la Var impactant les chargements pour risques de marché. Le programme de rachats d’actions de 550 millions de francs pour 2018 a fini à 750 millions de francs. Le dividende proposé (0,70 franc) est en hausse de 8% sur un an et conforme aux attentes. Le management annonce également un rachat d’actions de 1 milliard de francs en 2019, contre 750-800 millions de francs attendus.

Sinon, les perspectives sont prudemment positives, signalant une reprise des transactions au T1’19 par rapport au T4’18. Mais la baisse de la masse sous gestion réduit mécaniquement les revenus récurrents des commissions en ce début d’année.

Le titre se traite à une prime de 3% sur le secteur sur base PE 2019e, à 8,9x, et une prime de 19% sur base fonds propres 2019e, à 0,89x, pour un ROE de 10%, 16% supérieur au secteur. Le rendement du dividende à 5,5% est 18% supérieur au secteur.

Au final UBS ne s’est pas montré sous son meilleur jour au T4, mais c’est la première grande banque européenne à publier ses résultats T4 et les mauvaises nouvelles sont en ligne avec l’avertissement sur résultats délivré par la SocGen la semaine dernière. Nous restons prudents sur le secteur dont les estimations 2019 ne se sont pas encore adaptées aux réalités du terrain.

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