Entre Brexit et lutte commerciale sino-américaine, la politique garde la main sur les marchés.
Dans les pays industrialisés, le net recul des prix de l’énergie occulte la tendance haussière de l’inflation sous-jacente. Entre Brexit et lutte commerciale sino-américaine, la politique garde la main sur les marchés. Etats-Unis: le shutdown se ressentira sur la croissance du PIB du premier trimestre.
La paralysie d’environ 30% de l’administration américaine (le shutdown) n’a jamais duré aussi long-temps et aucune issue n’est en vue à l’heure où nous écrivons ces lignes. Tandis que fonctionnaires et contractuels attendent leurs salaires en vain, le coût de chaque semaine de fermeture est esti-mé à environ 0,1 point de croissance trimestrielle annualisée du PIB. Ajoutons que le retard pro-bable des remboursements d’impôts cette année pourrait encore freiner la croissance du premier trimestre. Nous prévoyons un rebond de l’activité lorsque l’administration rouvrira, avec le paie-ment des arriérés de salaires, mais une partie de la production perdue le sera sans doute pour de bon, surtout si la dégradation récente du moral des ménages perdure.
est resté plus marqué que nous ne l’attendions pour 2019.»
Du côté des bonnes nouvelles, l’économie américaine a bien terminé 2018 et l’élan positif est resté plus marqué que nous ne l’attendions pour 2019. Nos prévisions de croissance annuelle, plus pru-dentes que le consensus, restent néanmoins inchangées à 2,3%, tandis que nous observons les risques associés au shutdown. Nous restons d’avis que les probabilités de récession sont faibles aux Etats-Unis en 2019 au vu d’un marché du travail toujours très dynamique et de la volonté affi-chée de la Réserve fédérale d’adopter une attitude plus prudente.
L’inflation totale est passée sous 2% en décembre, entraînée par le recul des prix du pétrole. Nous prévoyons un nouveau décrochement en janvier, puis un léger redressement pour le reste de l’année. L’inflation sous-jacente reste solide et la baisse attendue pour janvier procédera principa-lement d’un effet de base négatif. Nous prévoyons globalement une tendance ascendante très graduelle de l’inflation sous-jacente, liée à l’effet de la hausse des salaires sur les prix des services. L’inflation totale et sous-jacente restera toutefois largement dans la zone de confort de la Fed, qui aura donc toute latitude pour mener sa politique monétaire.
est prête à prolonger le délai au-delà du 29 mars.
Nous ne pouvons ni anticiper l’issue du débat sur le Brexit à la chambre des Communes, ni deviner à quelle souplesse consentira l’Union européenne pour prolonger les négociations, mais nous dé-duisons des événements récents que personne ne veut d’un Brexit sans accord de la part de The-resa May et qu’une proportion non négligeable de membres de l’UE est prête à prolonger le délai au-delà du 29 mars. Comme dans toute l’histoire récente de l’Europe, l’issue se décidera au tout dernier moment. Nous pensons que, malgré la cacophonie qui règne à Westminster, le Brexit à l’aveugle – un compromis négocié sur un minimum de points, avec un accord de prolongation des délais pendant une période définie – reste le scénario le plus probable.
Les multiples incertitudes nous obligent à envisager plusieurs scénarios. La deuxième semaine de janvier, Consensus Economics a demandé aux économistes britanniques quelles seraient leurs pré-visions de croissance 2019 dans trois scénarios différents. Il en ressortait des projections de hausse du PIB du Royaume-Uni de 0,9% pour un Brexit sans accord, de 1,5% avec un compromis et de 1,6% si le Brexit n’avait pas lieu.