En attendant les bénéfices

César Pérez Ruiz, Pictet Wealth Management

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La Fed devrait commencer à réduire son bilan. L’élection présidentielle française approche de son dénouement. Les dirigeants mondiaux renforcent les sanctions contre la Russie.

Le compte-rendu de sa réunion de mars indique que la Réserve fédérale pourrait acter la réduction de son bilan dès le mois de mai, un calendrier conforme à notre scénario. La Fed prévoit de réduire son bilan (8900 milliards de dollars) au rythme de 95 milliards de dollars par mois. La banque centrale américaine a également signalé la possibilité de hausses de taux de l’ordre de 50 points de base (pb) chaque fois si l’inflation restait élevée. Notre scénario prévoit une hausse de 50 pb en mai et 2 de 5 pb à chacune des deux réunions suivantes, avant que la Fed ne marque une pause pour évaluer les indicateurs macroéconomiques en septembre. Mais le risque d’un «moment Volcker» – resserrement monétaire rapide indépendamment des données – augmente, car la banque centrale semble paniquer face au risque d’une inflation persistante. Sur les marchés, KKR a levé un montant record de 6,6 milliards de dollars pour un fonds de rachat en private equity et nous sommes positifs face aux actifs non cotés. La semaine dernière a aussi vu Starbucks suspendre ses rachats d’actions pour privilégier la rémunération des employés. Alors que la saison des résultats du premier trimestre démarre cette semaine, nous ciblons les entreprises dotées d’un pouvoir de fixation des prix.

En Europe, le premier tour de l’élection présidentielle française, auquel participaient 12 candidats, a eu lieu dimanche. Le président sortant, Emmanuel Macron, affrontera la candidate d’extrême droite Marine Le Pen au second tour le 24 avril. L’événement phare de la campagne sera le débat télévisé entre les deux candidats, prévu le 20 avril. L’élection est devenue plus serrée ces dernières semaines, Marine Le Pen ayant progressé dans les sondages, tandis que la dynamique d’Emmanuel Macron s’essoufflait. Notre scénario de base table sur une réélection d’Emmanuel Macron, mais une surprise ne peut être exclue – notamment en cas de faible participation électorale et en fonction des transferts de voix en provenance de l’extrême gauche. En cas de victoire de Marine Le Pen, les spreads obligataires de la zone euro s’élargiraient, car l’engagement de la France en faveur de l’intégration européenne et des règles budgétaires serait remis en question, tandis que le Parlement français serait probablement fragmenté. Nous conservons donc une position short sur la duration, et notamment sur les obligations européennes.

Suite à l’évolution de la guerre en Ukraine, les pays occidentaux ont annoncé de nouvelles sanctions contre la Russie la semaine dernière. Les mesures les plus notables comprennent l’interdiction de nouveaux investissements en Russie, des sanctions sévères contre les grandes banques (Sberbank, Alpha Bank, VTB Bank) et les entreprises publiques russes, ainsi que le gel des avoirs d’autres personnalités. L’UE a interdit les importations de charbon russe, tandis que le Royaume-Uni s’engageait à mettre fin aux importations de charbon et de pétrole russes d’ici fin 2022. De son côté, l’administration américaine a pris l’initiative d’empêcher la Russie d’utiliser des fonds déposés aux Etats-Unis pour rembourser certaines dettes, ce qui accroît le risque d’un défaut souverain. Dans cette période de forte incertitude, nous soulignons à nouveau le rôle que la volatilité peut jouer en tant que classe d’actifs à part entière au sein des portefeuilles.

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