Volatilité à court terme, potentiel de hausse à moyen terme

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Le potentiel haussier des actions mondiales n'est pas épuisé étant donné la relance budgétaire et monétaire .

Il y a quinze jours, cela faisait tout juste un an que le marché baissier des actions avait pris fin. Depuis qu'elles ont touché le fond le 23 mars 2020, les actions mondiales ont rebondi de 75% et se situent désormais à 16% au-dessus de leur sommet avant la pandémie du Covid-19.

La Recherche d’UBS est d’avis que leur potentiel haussier n'est pas épuisé étant donné la relance budgétaire et monétaire, ainsi que la poursuite des campagnes de vaccination. Les investisseurs feraient bien de se positionner tactiquement dans l'optique d'une poursuite du pari sur la relance. Il serait judicieux de leur part de s’exposer aux valeurs de l'énergie et de la finance, ainsi qu'aux petites capitalisations, qui devraient profiter du redressement de l'économie et des rendements obligataires.

Il est aussi recommandé de guetter les opportunités en Asie, notamment en Chine. L’optimisme est de mise à l'égard des cours du pétrole, d'où une préférence pour les titres du secteur de l'énergie. Ces dernières semaines, les cours du pétrole et les actions chinoises se sont retrouvés sous pression. Néanmoins, ces revers ne sont pas de nature à changer la donne.

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La baisse des prix du pétrole s'annonce éphémère

Après avoir culminé à près de 70 dollars à la mi-mars, le cours du baril de Brent a chuté de pas moins de 13% avant un rebond engendré par le blocage du canal de Suez il y a quinze jours. Le 29 mars, les prix du pétrole accusaient encore un repli de 7%. Le récent fléchissement de la demande de pétrole est en partie lié à des facteurs temporaires, comme les arrêts de maintenance dans plusieurs raffineries en Chine, ainsi que la prolongation des restrictions à la mobilité en Europe, en Inde et au Brésil.

Les campagnes de vaccination avancent plus ou moins vite selon les pays. Ceux où la vaccination progresse plus rapidement ont une longueur d'avance dans les plans de déconfinement. Cela donne une idée de ce qui se passera lorsque les pays retardataires accéléreront leur campagne de vaccination.

Avec le déconfinement, la demande de pétrole devrait rebondir à 100 millions de barils par jour (mbj) au second semestre, contre 94 mbj à l'heure actuelle. Dans le même temps, des pays exportateurs restent déterminés à limiter l'offre et l'Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole) ne devrait assouplir ses quotas de production que lorsque la demande se redressera. Dès lors, les perspectives du pétrole restent clémentes et on peut tabler sur un baril de Brent à 75 dollars au second semestre.

Les atouts des valeurs technologiques chinoises

Les actions chinoises, à commencer par les valeurs technologiques, restent sous pression. La hausse des rendements obligataires pourrait entretenir la volatilité des valeurs technologiques à court terme. Mais la crainte d'un durcissement de la réglementation, qui a engendré leur correction il y a quinze jours, semble excessive. Point de situation.

Décotation en vue

La semaine dernière, le gendarme de la Bourse américaine (SEC) a confirmé qu'il mettrait en œuvre les règles d'audit adoptées par l'administration Trump. Cela pourrait se traduire par la radiation de certaines entreprises chinoises cotées aux Etats-Unis. La pression à la décotation n'est pas une nouveauté, ni une surprise. Le durcissement des règles en matière de publication d'informations aux Etats-Unis continuera certainement de pousser les entreprises chinoises à se replier sur Hong Kong pour leur cotation secondaire.

Indépendamment de la SEC, les investisseurs internationaux en quête de croissance continueront à s’engager dans les meilleures entreprises technologiques chinoises, quel que soit leur lieu de cotation.

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Données clients à la loupe

Par ailleurs, selon l'agence Bloomberg, Pékin envisage de créer une coentreprise avec les géants technologiques chinois chargée de superviser les données de leurs clients. Les déclarations des entreprises technologiques suggèrent que, dans le pire des cas, la perte d'exclusivité sur leurs données clients amputera la croissance de leurs bénéfices de 10 à 15%. Ce qui se traduira sans doute par une diminution des multiples de valorisation.

Néanmoins, les réformes de la réglementation s'avèrent souvent moins drastiques que ne le suggèrent la presse. Les médias chinois n'ont pas fait écho aux informations de Bloomberg et, à l'occasion d'un point sur ses résultats, le conglomérat technologique Tencent a déclaré qu'il n'avait pas connaissance d'un tel projet.

Réglementation des entreprises chinoises

La Recherche d’UBS pense qu'il convient de dissocier le risque lié aux données des clients de celui, plus général, d'un durcissement des normes antitrust sur les prêts consentis par des fintech ou d’un renforcement des règles anti-monopoles touchant les plates-formes de commerce électronique.

En outre, les velléités de réglementation des entreprises technologiques chinoises pourraient être tempérées par la rivalité technologique entre les Etats-Unis et la Chine. Ces deux pays s’appuient en effet sur les entreprises technologiques en plein essor pour stimuler la croissance économique et pour dicter les normes technologiques internationales.

Par conséquent, il est recommandé aux investisseurs de continuer à se positionner dans l'optique de la relance, y compris en s'exposant au secteur de l'énergie. L'Asie, et notamment la Chine, devraient être le berceau de quelques-unes des valeurs de croissance les plus séduisantes dans les années à venir. C'est pourquoi les investisseurs feraient bien de guetter les opportunités en Asie et de se positionner dans l'optique de la croissance structurelle.

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