La crise du covid-19 accélère la mutation de l'économie et accentue les divergences.
La crise du coronavirus a généré un puissant choc à court terme sur la croissance économique mondiale mais elle est également en train de modifier structurellement les comportements de production et de consommation. Ainsi, au-delà de la récession, certains secteurs d'activité rebondissent fortement tandis que d'autres continuent de s'enliser. Les économistes, qui aiment autant les lettres que les modèles mathématiques, parlent désormais d'une «reprise en K»: deux branches, pour une évolution différente de l'activité selon les secteurs. La crise du covid-19 accélère la mutation de l'économie et accentue les divergences.
Le K a une branche qui part vers le haut et l'autre qui se dirige vers le bas. Il en va de même sur les marchés boursiers. Certains secteurs, comme la technologie ou la santé, sortent gagnants et s'envolent tandis que d'autres, comme l'énergie ou l'aéronautique, sont perdants et s'enlisent. Dans la branche haute du K et en tête des entreprises dont la capitalisation boursière a le plus augmenté au premier semestre 2020, se trouvent Amazon, Microsoft, Apple ou Tesla. Cette dernière est évaluée comme une valeur technologique et non comme un constructeur automobile. Le prix de l'action Apple, par exemple, n'a pas simplement progressé mais il a doublé sur les six derniers mois et sa capitalisation avoisine désormais 2000 milliards de dollars, plus que le PIB de nombreux pays développés tels que l'Italie, le Brésil ou le Canada. Dans la branche basse du K, les titres cotés sous-performent, à l’image du secteur aérien, de l’automobile et du tourisme. Pour donner deux exemples, Airbus a chuté de 50% depuis le début de la crise et l'entreprise de réservation d'hébergement Booking.com a annoncé la suppression de 25% de ses effectifs.