Une perspective durable pour l'infrastructure numérique

Benjamin Kelly & Antonio Botija, Columbia Threadneedle Investments

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«La Covid-19 accentue ainsi la nécessité d’opérer une transformation numérique», écrivent Benjamin Kelly et Antonio Botija de Columbia Threadneedle Investments.

Le terme «infrastructure» désigne de prime abord, les transports publics, les bâtiments, les réseaux d’assainissement, ou encore, l’eau ou bien les réseaux électriques: des éléments physiques, concrets. Pourtant, force est de constater, dans un monde où la pandémie de la Covid-19 a ébranlé des convictions profondément ancrées, le secteur de l’infrastructure est en train de changer.

Selon la société de gestion Columbia Threadneedle Investments, les investisseurs doivent considérer l'économie numérique comme un secteur d'infrastructure à part entière. «La Covid-19 accentue ainsi la nécessité d’opérer une transformation numérique», écrivent Benjamin Kelly, analyste senior, et Antonio Botija, responsable de l'origination et des investissements au sein de l’équipe dédiée aux investissements dans les infrastructures, dans un commentaire récent. «L’ère post-Covid-19 sera caractérisée par de nouvelles technologies, par des entreprises permettant aux individus de travailler, de se divertir et de se restaurer «à distance» (chez eux, en particulier à court terme), et par un glissement depuis le mode «hors ligne» vers le mode «en ligne» dans l’ensemble des secteurs et des catégories démographiques».

Columbia Threadneedle définit l'infrastructure numérique comme tous les actifs concernés, depuis les antennes relais qui supportent le trafic de données sur les réseaux mobiles, jusqu’aux réseaux de fibre optique nécessaires au raccordement des entreprises et des particuliers, en passant par les centres de données que les organisations utilisent pour héberger leurs réseaux critiques de ressources informatiques et de stockage. «Cette infrastructure fournit des services désormais considérés comme essentiels au fonctionnement des économies modernes et source de croissance économique et de productivité», écrivent Kelly et Botija.

Quant aux centres de données, ils sont au cœur du marché depuis une trentaine d’années. Mais l’économie numérique en plein essor nécessite un type différent de centre de données, qui permette une interconnexion parfaite ainsi qu’un échange de données rapide à l’échelle planétaire. Compte tenu de la rapide mutation du secteur au cours des 20 dernières années, les réseaux créés au siècle dernier ne sont plus adaptés. En outre, les projections tablent également sur une croissance exponentielle de la demande de services de réseaux et de centres de données.

Les équipes de Columbia Threadneedle estiment que la nécessité d’investir dans ce secteur est plus forte que jamais pour maintenir des opérations économiques fluides. «La transformation qui s’impose nécessite d’immenses apports de fonds, ce qui engendre des opportunités pour les investisseurs», écrivent les experts. «Après tout, il s’agit d’actifs pérennes qui fournissent des services essentiels, avec des flux de trésorerie robustes (les clients s’engageant dans des contrats récurrents) et la possibilité de générer une croissance à long terme dans des marchés baissiers ou atones, comme c’est le cas aujourd’hui. Cet aspect est fondamental pour les investisseurs institutionnels entre autres.»

En outre, investir dans l’infrastructure numérique, c’est également la promesse d’un investissement majeur dans le développement durable. «Car elle apporte une contribution positive à la productivité et à la croissance économique», écrivent Kelly et Botija. «L’investissement dans la technologie améliore les résultats d’un pays sur le plan social et en matière de développement par plusieurs canaux.» Tous ces bienfaits cadrent en outre très bien avec les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.

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