Un point d’entrée attrayant pour le haut rendement

Chris Holman, TwentyFour Asset Management

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Malgré une volatilité en hausse, les fondamentaux du crédit restent favorables.

© Keystone

Avec les communiqués de politique monétaire publiés par la Fed, la Banque de réserve d’Australie et la Banque d’Angleterre ces derniers jours, les marchés de la dette souveraine ont focalisé l’attention des investisseurs. En conséquence, la volatilité des taux s’est étendue aux marchés obligataires. Dans ce contexte, il nous semble opportun d’examiner une nouvelle fois les fondamentaux du crédit qui demeurent étonnamment favorables.

L’univers «distressed» à des plus bas historiques

En octobre, les obligations à haut rendement américaines ont connu leur dixième mois consécutif d’évolution positive des notes de crédit, avec des hausses qui ont dépassé les baisses en nombre et en volume. Depuis le début de l’année, les agences de notation ont relevé la note de 359 émetteurs américains à haut rendement représentant un total de 546 milliards de dollars, et en ont dégradé 158 pour une valeur de près de 175 milliards de dollars. Résultat, le ratio hausses/baisses des notations basé sur le volume a atteint un plus haut record de 2,56:1.

Il n’y a pas non plus de signaux d’alerte pour l’univers «distressed». Les tensions observées dans ce secteur peuvent être considérées comme annonciatrices d’une hausse de l’activité de défaut. Le secteur se compose d’obligations qui se négocient à moins de 70 dollars et pèsent près de 12,8 milliards de dollars, soit 0,8% seulement de l’univers américain à haut rendement. A titre de comparaison, l’univers des obligations «distressed» représentait 75 milliards de dollars en février 2020 (avant la pandémie) mais évolue à des niveaux historiquement bas, inédits depuis 2007.  

Cette récente poussée de volatilité pourrait représenter un point d’entrée ou une opportunité attrayante d’étoffer certaines positions du portefeuille.
Des perspectives attrayantes pour les investisseurs

Si l’on regarde la situation actuelle des cas de défaut, le taux de défaut du haut rendement américain a diminué de 632 pb depuis le début de l’année pour s’établir à 0,44% sur 12 mois glissants (ou 0,23% hors énergie), soit le taux le plus faible depuis décembre 2007. De plus, si l’on applique le taux de défaut mensuel moyen de cette année aux deux derniers mois qui nous restent, le taux de défaut du haut rendement américain pour toute l’année 2021 totaliserait ~0,35% (les cas de défaut de 2020 étant sortis du calcul sur 12 mois glissants).  

Alors que ces taux de défaut bas apportent un soutien de taille à court terme, les participants s’attendent à les voir perdurer à moyen terme compte tenu du contexte favorable. L’amélioration des fondamentaux du crédit, un univers «distressed» clairsemé et un accès largement ouvert aux marchés des capitaux ont d’ailleurs conduit JP Morgan à réviser ses prévisions concernant le taux de défaut du haut rendement, les faisant passer de 1,25% à 0,75% pour l’année 2022. En outre, JP Morgan anticipe un taux de défaut de 1,25% pour le crédit à haut rendement en 2023.

Par ailleurs, compte tenu d’un taux de défaut moyen à long terme de 3,6% pour les obligations à haut rendement, les cas de défaut se situent actuellement à des niveaux très bas. Par conséquent, avec des prévisions qui restent modestes et des fondamentaux du crédit très favorables, la classe d’actifs continue à bénéficier de perspectives attrayantes.  

La volatilité crée des opportunités

Lors de la période de volatilité similaire des taux au T1, les spreads de crédit ont fini par se resserrer. Cette fois-ci, les marchés obligataires sont devenus une source de risque avec un élargissement des spreads de crédit, notamment en Europe et au Royaume-Uni. Toutefois, à la différence des marchés actions, les spreads n’ont pas encore rebondi. Par conséquent, au vu des fondamentaux actuels sur les marchés américain et européen du haut rendement, nous sommes d’avis que les arguments en faveur du crédit demeurent solides et que cette récente poussée de volatilité pourrait représenter un point d’entrée ou une opportunité attrayante d’étoffer certaines positions du portefeuille.

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