Un optimisme prudent pour 2024

Jan Viebig, ODDO BHF

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Il est vrai que les banques centrales réfléchissent déjà à des baisses des taux directeurs en 2024. Mais celles-ci devraient être plus faibles que ne le prévoit le marché.

Nous sommes modérément optimistes pour les marchés des actions. Il est vrai que les banques centrales réfléchissent déjà à des baisses des taux directeurs en 2024. Mais celles-ci devraient être plus faibles que ne le prévoit le marché. En moyenne, les acteurs du marché s’attendent actuellement à des baisses des taux directeurs aux États-Unis et en Europe d’environ 150 points de base ou 1,5% chacune. Nous prévoyons quatre baisses de taux d’intérêt de 25 points de base chacune pour 2024. Certes, la baisse de l’inflation aux États-Unis et dans la zone euro a ouvert la porte à des réductions des taux directeurs. Mais l’inflation de base, dont sont exclus les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, reste élevée: aux Etats-Unis, elle était de 3,9 pour cent en décembre 2023, dans la zone euro de 3,4 pour cent en décembre 2023... Pour les banques centrales, il est conseillé de ne pas baisser les taux d’intérêt trop rapidement, car le dernier combat contre l’inflation est souvent le plus difficile.

A cela s’ajoutent les risques géopolitiques qu’il convient de garder à l’esprit...

La hausse des marchés boursiers en 2023 s’est concentrée sur une poignée d’actions. Nous nous attendons à ce que l’influence de ces «Magnificent Seven» diminue en 2024 et que le marché des actions gagne en ampleur. Ce serait un bon signal. En effet, l’expérience montre que plus un mouvement de hausse est large à la bourse, plus il est stable.

La saison des résultats du quatrième trimestre, qui devrait s’accélérer dans les prochains jours, devrait donner une première orientation. La société de recherche Factset s’attend à ce que les bénéfices des entreprises du S&P 500 aient augmenté en moyenne d’environ 1% par rapport au quatrième trimestre de l’année précédente pour le dernier trimestre 2023. Parmi les secteurs attractifs, Factset continue de citer le domaine de la technologie, qui présente de nombreuses innovations, comme le montre le salon CES qui se tient cette semaine à Las Vegas. L’intelligence artificielle, la conduite connectée et les puces informatiques y constituent les thèmes de cette année. Pour l’ensemble de l’année 2024, les analystes sont plutôt optimistes. Ils s’attendent à une croissance des bénéfices de 11,6% par rapport à l’année précédente pour l’indice S&P 500. Dans la zone euro, les analystes s’attendent à une croissance des bénéfices des entreprises de 4,7 pour cent.

Des faits comme ceux-ci nous permettent de rester modérément optimistes pour 2024. Dans l’ensemble, nous sommes actuellement positionnés de manière neutre sur les actions. En cas de baisse des cours suite à une récession, que nous n’anticipons toutefois pas pour l’instant, nous augmenterons sensiblement les quotas d’actions... En ce qui concerne nos engagements, nous continuons à nous concentrer sur les actions présentant une efficacité capitalistique élevée, des avantages concurrentiels évidents, une croissance structurelle importante et une valorisation modérée.

En raison de la forte hausse des taux d’intérêt, les obligations constituent à nouveau une classe d’actifs centrale. Les obligations d’entreprises en particulier promettent des primes de risque intéressantes en 2024. Les acheteurs d’obligations peuvent profiter de rendements actuellement de l’ordre de 4% pour les obligations en euros d’entreprises solides notées dans la catégorie «investment grade». Ainsi, nous abordons cette année 2024 d’une part avec un regard clair sur les risques et d’autre part avec l’attente que cette année devrait à nouveau offrir des opportunités de placement intéressantes».

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