La rapide reprise ne devrait pas être porteuse de risques inflationnistes durables. Parallèlement, les actions devraient bénéficier d’une poursuite de la croissance économique et des bénéfices.
Une série d’indicateurs conjoncturels pointe vers un nouveau ralentissement de la dynamique au 4e trimestre 2021. Néanmoins, on ne s’attend pas encore à ce que la quatrième vague entraîne une nouvelle baisse du PIB au cours de ce trimestre ou en début d’année prochaine.
Les mesures de restriction, telles qu’à nouveau nécessaires au début de l’année 2021, semblent désormais hors de propos, même au vu de la nouvelle augmentation du nombre de cas. La demande des consommateurs est très solide, également portée par une reprise rapide du marché de l’emploi.
Nous estimons désormais que le taux de chômage de 2021 en moyenne annuelle sera de 3,0%, et qu’il sera en repli en 2022, à 2,5%. Vers la fin de l’année 2022, le taux de chômage devrait presque retrouver son niveau pré-crise de 2019. Le marché suisse du travail a une fois de plus prouvé sa grande flexibilité, mais il aura dû pendant cette période absorber notamment trois cohortes de jeunes en fin de formation et de diplômés des hautes écoles.
Reste cependant la crainte que le taux de chômage au sens du BIT (Bureau International du Travail), qui prend en compte non seulement les chômeurs inscrits, mais aussi tous les demandeurs d’emploi, ne se rétablisse pas aussi vite.
Les prix à la consommation des énergies fossiles ont également augmenté en Suisse jusqu’à fin octobre. Mais le poids des produits pétroliers (2,4%) est moins important que dans les statistiques des prix à la consommation dans les pays de l’UE.
De plus, l’ouverture durable du marché du commerce de détail et la vigueur du franc ont jugulé la hausse des prix. Même la rapide reprise sur le marché du travail ne devrait pas être porteuse de risques inflationnistes durables.
Avec en moyenne 0,8%, la hausse des salaires attendue en 2022 reste modérée.
La hausse des rendements obligataires depuis août, conséquence d’annonces prudentes de plusieurs banques centrales de la fin des rachats d’actifs, a ravivé les craintes d’une nouvelle colère obligataire (taper tantrum) comme il y a huit ans.
En mai 2013, la Fed annonçait la réduction (tapering) de ses rachats d’actifs, et le marché des actions réagissait par une correction de 5% aux Etats-Unis, tutoyant respectivement 11% et 13% en Suisse et en zone euro en quelques jours.
D’autres épisodes brossent le même tableau: depuis 1990, nous avons connu huit phases de forte hausse des rendements obligataires. Seule la période 1993/1994 fait exception avec des rendements des actions négatifs entre le creux et le pic de rendement des T-Bonds à 10 ans.
Mais la situation actuelle est différente à deux égards. Primo, le niveau de départ du rendement obligataire est bien inférieur et secundo, toutes les classes d’actifs affichent de fortes valorisations. Ainsi, toute hausse substantielle et rapide des rendements obligataires affecterait davantage les marchés des actions que par le passé.
Si la croissance économique et celle des bénéfices restent solides (c’est notre avis) et que les banques centrales restent expansionnistes, les actions devraient cette fois aussi résister si la hausse des rendements est modérée et progressive.