Société de performance ou perte de prospérité

Thomas Meier, MainFirst

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Au lieu de discuter de la main invisible d'Adam Smith, nous devrions nous concentrer sur la société de performance.

©Keystone

 

La société de performance est tout aussi précieuse que le principe de l’Etat-providence, qui renforce la cohésion sociale. Ce n’est qu’à travers une société de performance que nous pourrons maintenir notre prospérité à long terme.

Des crises telles que la pandémie, l'insécurité énergétique, la pénurie de main-d'œuvre qualifiée, la concurrence entre les sites industriels et l'ordre mondial fragile ont conduit à une forte expansion de l'influence de l'Etat en Europe. Aujourd'hui, le taux de dépenses publiques dans l'Union européenne dépasse en moyenne les 50%. Aux Etats-Unis, il est d'environ un tiers.

Les Etats-Unis croissent plus rapidement et dominent les technologies clés.

L'évolution du PIB par habitant, qui était similaire aux Etats-Unis et en Allemagne jusqu'en 2008, diverge depuis lors. Il en résulte un écart de prospérité transatlantique croissant. Les Etats-Unis croissent plus rapidement et dominent les technologies clés. Une des raisons principales est la politique de régulation et d'intervention en Europe. Des barrières réglementaires élevées et des obligations de documentation réduisent la compétitivité des entreprises européennes, en particulier des PME et des petites entreprises. Les mesures de protection du climat et les réformes sont souvent conçues de manière idéologique plutôt qu'équilibrée sur les plans économique et social.

Concurrence plutôt qu'interventions étatiques

Les interventions étatiques, comme celles observées dans le secteur du logement, n'offrent pas de solutions durables. Cela vaut également pour l'Etat-providence étendu. L'Etat devrait entreprendre des réformes profondes plutôt que d'apporter des améliorations ponctuelles sans fin, et s'attaquer aux causes des problèmes. Un autre déficit réside dans l'utilisation inefficace des fonds publics. Au lieu d'octroyer des subventions de plusieurs milliards pour des technologies spécifiques, il faudrait promouvoir la neutralité technologique pour trouver des solutions optimales sur le plan sociétal et économique. Un exemple de développement réussi malgré la retenue de l'Etat est le développement des vaccins contre le coronavirus.

Les débats sur la compétitivité des sites industriels en Europe sont omniprésents. Les chiffres peuvent corroborer les dysfonctionnements. L'Etat doit placer l'idée de performance au centre. Une mentalité de «tout-assurance» et la pérennisation du statu quo par des réglementations n'atténueront pas l'écart de prospérité transatlantique, mais l'aggraveront. L'idée de performance, qui permet la mobilité sociale, favorise la cohésion sociale – que ce soit sous la forme du «rêve américain» ou de «l'économie sociale de marché». La faible croissance, les innombrables obstacles réglementaires, le coût élevé de la vie ainsi que les impôts et les taxes ne font qu'alimenter les partis populistes.

L'Etat devrait créer des structures qui favorisent la concurrence et récompensent la performance. Des réformes sont nécessaires pour adapter des structures rigides aux défis futurs, même si cela peut être douloureux.

L'alternative à une société de performance sera toujours une perte de prospérité.

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