Investir, c'est comme préparer un soufflé

Thomas Meier, MainFirst

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Les plus hauts de tous les temps peuvent donner une image trompeuse. Il est important que les investisseurs fassent preuve de patience.

Souvent, les sommets historiques sont portés par un petit groupe d'entreprises ou de secteurs. Ils ne reflètent qu'imparfaitement l'évolution du marché.

Le rallye actuel a surpris même les investisseurs expérimentés, surtout dans le contexte des hausses de taux d'intérêt des banques centrales et la guerre en Ukraine, qui a exacerbé les questions énergétiques et inflationnistes. Alors que le S&P 500 et le STOXX 600 brillent, le SMI est à la traîne. Cela s'explique par le poids important des valeurs pharmaceutiques et des biens de consommation au sein de l'indice.

La question que se posent de nombreux investisseurs est: cela vaut-il encore la peine d'entrer sur le marché?

L'inflation se refroidit, la conjoncture s'éclaircit. Les taux d'intérêt vont augmenter mais aussi baisser. Tout cela offre des opportunités aux investisseurs à long terme.

La conjoncture soutient les marchés

Un vieil adage boursier dit que les marchés haussiers naissent dans le pessimisme et se développent dans les phases de scepticisme. Aujourd'hui, ce sont surtout les grands groupes et les géants de la technologie qui alimentent le rallye, en particulier ceux qui spécialisent dans l'intelligence artificielle. Mais si les poids lourds brillent, les petites et moyennes capitalisations restent à la traîne.

Les champions cachés suisses comme Interroll et Burckhardt Compression sont dans les starting-blocks pour profiter de la reprise généralisée de la conjoncture. 

L'inflation et les taux d'intérêt n'empêchent pas d'espérer: l'économie américaine se développe dynamiquement, l'Europe est à la traîne. Avec leur forte croissance économique de plus de deux pour cent, associée à un taux d'emploi élevé et à une forte demande intérieure, les États-Unis font de l'ombre à de nombreuses régions économiques. Pourtant, la baisse de l'inflation vers deux pour cent s'avère difficile. La robustesse de l'économie contraint la Réserve fédérale américaine à repousser sa trajectoire de baisse des taux d'intérêt afin d'éviter une deuxième poussée inflationniste.

En Europe, en revanche, l'environnement de croissance est anémique. Mais on s'y rapproche déjà de l'objectif d'inflation de deux pour cent et la BCE baissera ses taux plus tôt que la Réserve fédérale. Cela entraîne des fluctuations à court terme qui offrent des opportunités d'investir dans des entreprises qui n'ont pas encore participé au rallye général.

Les petites et moyennes capitalisations, un segment attractif

Ces entreprises ont particulièrement souffert du resserrement de la politique monétaire des banques centrales ces dernières années. Aujourd'hui, les petites et moyennes capitalisations offrent un profil risque-opportunité intéressant, elles se négocient désormais avec une décote pouvant atteindre 20 pour cent. Et ce, bien que leur valeur ait augmenté en moyenne de 15 pour cent au cours des dernières années. 

Le fait est qu'aujourd'hui, nombre de ces entreprises sont évaluées de manière attrayante. Les champions cachés suisses comme Interroll et Burckhardt Compression sont dans les starting-blocks pour profiter de la reprise généralisée de la conjoncture. Les signes sont bons: la production industrielle, les indices des directeurs d'achat et les exportations indiquent que de nouveaux records historiques seront bientôt à nouveau possibles.

La préparation d'un soufflé et l'investissement sur le marché des actions exigent de la patience. Il ne faut pas se précipiter et agir à long terme, car les ajustements constants réduisent le rendement ou font s'effondrer le soufflé.

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