Robeco dévoile les résultats de l’enquête sur le climat

Salima Barragan

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Le nombre d’investisseurs disposés à délaisser les combustibles fossiles a doublé, selon Lucian Peppelenbo de Robeco.

Le gestionnaire d’actifs hollandais a enquêté sur 300 investisseurs institutionnels dont les encours agrégés représentent 20% des actifs mondiaux (soit 23’700 milliards de dollars), pour savoir comment ils considèrent et intègrent la durabilité. Lors d’une conférence virtuelle, Lucian Peppelenbos, responsable de la stratégie climatique, a présenté les résultats du Climate Survey 2022. Si les conclusions sont encourageantes, dans la mesure que 86% des sociétés sondées estiment que le changement climatique affecte leur politique d'investissement, elles indiquent toutefois qu'il reste une grande marge de progression.

Depuis l’enquête de l’année passée, la tenue de deux grands événements du monde de la durabilité – la COP26 et l'entrée en vigueur du règlement SFDR – ont promu les investissements responsables qui ont gagné du terrain parmi les grands gestionnaires d’actifs interrogés. Près de 20% d’entre eux se sont engagés pour la neutralité carbone alors que 80% se déclarent prêts à l’accomplir rapidement. «Nous avons aussi observé un glissement des stratégies ESG à impact, mais le signal le plus important envoyé est sans doute que la grande part des actifs sous gestion vont se tenir au zéro net dans les années à venir. Près de 86% des investisseurs considèrent le changement climatique comme un facteur prépondérant dans leur politique d'investissement au cours des deux prochaines années, ce qui indique que la décarbonisation est en bonne voie», estime Lucian Peppelenbos qui note aussi que les scores d’engagement sont plus élevés en Europe qu’en Amérique du Nord, tandis que les investisseurs asiatiques sont en train de rattraper leur retard.

Les gestionnaires s’accordent à dire que les énergies renouvelables font partie de la solution, car 81% d’entre eux considèrent qu’elles apparaissent comme le moteur de la transition climatique.
L'offre accrue de fonds et de stratégies thématiques

L'adoption de l'investissement thématique autour de la durabilité ressort également des conclusions principales. «Il s’agit d’une priorité élevée pour 35% des établissements tandis que 25%  se concentrent sur l'investissement d'impact, ou avec des intentions et des objectifs ESG, précise Lucian Peppelenbos, qui note que l’adhésion à cette catégorie de fonds demeure aussi plus répandue parmi les investisseurs européens et asiatiques que chez leurs homologues nord-américains: un attentisme qui s'explique par le fait que de nombreux gestionnaires outre-Atlantique exigent des rendements assurés en même temps que des retombées positives.

Neutralité carbone en tête des préoccupations

Les gestionnaires s’accordent à dire que les énergies renouvelables font partie de la solution, car 81% d’entre eux considèrent qu’elles apparaissent comme le moteur de la transition climatique. Ils estiment que le solaire, l'éolien et l'hydrogène ouvriront la voie à l'abandon des combustibles fossiles. Près de 66% ont déclaré qu'ils concentreraient les efforts de décarbonisation de leur portefeuille sur les actions mondiales, qui constituent leur classe d'actifs préférée pour y parvenir.

Enfin, les conclusions ont confirmé que la compréhension des principaux enjeux n’est pas pleinement acquise parmi tous les acteurs de l’industrie. «Certains ne savent tout simplement pas par où commencer, ni comment faire la différence», relève-t-il.

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