Rebâtir l’industrie culturelle suisse après la pandémie

Communiqué, Lombard Odier

3 minutes de lecture

Une culture numérique, équitable, respectueuse de l’environnement et accessible à tous, tel est le scénario émanant du rapport de la Fondation Lombard Odier et du Center for Philanthropy Studies.

Intitulé Enseignements tirés du financement de la culture en Suisse pendant la pandémie, le rapport conjoint de la Fondation Lombard Odier et du Center for Philanthropy Studies met en lumière les possibilités de rebâtir le secteur culturel suisse après la pandémie et la nécessité de recourir à des approches innovantes pour le financer.

  • Ce rapport conjoint de la Fondation Lombard Odier et du Center for Philanthropy Studies met en lumière les possibilités de rebâtir le secteur culturel suisse après la pandémie et la nécessité de recourir à des approches innovantes pour le financer.
  • Si la pandémie de COVID-19 a infligé de lourdes pertes financières au secteur, elle a aussi renforcé l’innovation et prouvé sa résilience et sa capacité d’adaptation.
  • Le rapport fournit des recommandations quant à la façon dont les donateurs peuvent contribuer à bâtir un secteur culturel résilient après la pandémie.

Intitulé Enseignements tirés du financement de la culture en Suisse pendant la pandémie, ce rapport, présenté en novembre au MAMCO de Genève et en décembre à la Fondation Beyeler à Bâle, s’appuie sur les données du programme de deux ans de la Fondation Lombard Odier destiné à soutenir les institutions culturelles en Suisse pendant et après la pandémie, et intègre les recherches menées par le Center for Philanthropy Studies (CEPS) de Bâle.

Visant à identifier les enseignements et les recommandations qui peuvent être tirés de la pandémie de COVID-19, l’étude examine le rôle déterminant des industries culturelles en Suisse ainsi que les sévères répercussions de la crise sanitaire sur le secteur. En 2019, le secteur a généré 15,2 milliards de francs, soit environ 2,1% du PIB suisse. Mais pendant la pandémie, beaucoup de travailleurs culturels n’ont pas bénéficié du soutien de l’Etat et nombre d’institutions se sont heurtées à d’importantes difficultés opérationnelles.

La culture rencontrait des difficultés avant la pandémie et a prouvé sa capacité d’adaptation

Cette période difficile a toutefois aussi accéléré l’innovation et ouvert des débats sur des problèmes qui dataient d’avant la pandémie. Le rapport illustre cinq grandes tendances mises en pleine lumière: la numérisation, la soutenabilité, la couverture sociale pour les employés de la culture, les pratiques équitables et la participation culturelle. Il souligne de quelle manière le secteur peut s’adapter dans chacun de ces aspects, par exemple en renforçant la formation dans le domaine numérique et en constituant des équipes diversifiées dotées de compétences spécialisées. Il analyse également les possibles modes de financement novateurs, tels que l’investissement à impact.

Le rapport contient également des entretiens avec des acteurs clés du secteur de la culture suisse, qui évoquent les effets de la pandémie sur leur institution.

Lionel Bovier, Directeur du MAMCO Genève, a souligné: «Les demandes faites au secteur culturel se sont multipliées ces dix dernières années, y compris au niveau écologique ou sociétal, mais aussi du renforcement de l’inclusivité et de la représentativité. Les institutions culturelles ne devraient pas être seules à supporter le poids de ces demandes. Pour s’améliorer et répondre aux attentes, elles ont besoin de ressources supplémentaires et du soutien de toutes les sphères de la société.»

Les conclusions du rapport sont optimistes quant au potentiel d’avenir du secteur, mais elles soulignent l’importance du soutien philanthropique pour concrétiser ces recommandations.

Financer le secteur

L’étude s’achève sur sept recommandations concrètes sur la façon dont les donateurs peuvent contribuer à bâtir un secteur culturel résilient après la pandémie. Par exemple en encourageant une création culturelle sociale, respectueuse de l’environnement et équitable au travers des critères de financement, et en soutenant la transmission des connaissances et les projets de coopération. Le rapport met également en lumière le fait que le financement public ne suffira pas, et qu’il doit être complété par un soutien financier de fondations caritatives et d’autres acteurs de la philanthropie.

 Les sept recommandations sur la façon dont les donateurs peuvent contribuer au secteur culturel

Outre la valeur monétaire pure, les modes de financement innovants, y compris l’investissement à impact, sont cruciaux pour le secteur culturel, car ils permettent de cibler directement les principaux besoins de l’industrie et d’étendre les ressources financières. Dans un secteur traditionnellement dominé par des demandes de subvention directes, le rapport recommande d’impliquer les professionnels de la culture et les autres organismes de financement dès le début du processus, afin d’allouer plus efficacement les fonds à la production de biens culturels, conformément aux recommandations décrites.

Maximilian Martin, Global Head of Philanthropy chez Lombard Odier, a déclaré: «La culture est le ciment de la société. En Suisse, ce secteur a été l’un des plus touchés par la pandémie de COVID-19. Certains sous-secteurs, comme les arts de la scène, ont vu leur chiffre d’affaires chuter de 90%. Avec ce rapport, nous sommes heureux de partager nos données issues du programme spécial de deux ans (2021-2022) de la Fondation Lombard Odier visant à soutenir les institutions culturelles en Suisse pendant et après la pandémie. En nous rappelant constamment à quel point nous sommes tous créatifs, inventifs et capables de nous adapter, nous avons découvert que le secteur culturel offre une formidable opportunité aux mécènes et investisseurs à impact désireux de soutenir la vision d’avenir d’un secteur plus numérique, plus équitable et plus respectueux de l’environnement accessible à tous.»

Samuel Schwarz, fondateur de Maison du Futur, a observé: «L’effet positif des arts sur le bien-être mental et intellectuel est incontestable, en particulier après la pandémie de COVID-19. Nous devons à présent consolider la valeur des arts pour la société ainsi que les moyens structurels employés à cet effet.»

Georg von Schnurbein, directeur du Center for Philanthropy Studies (CEPS), a souligné: «Ces dernières années, la philanthropie est devenue une véritable science. Nous sommes ravis de nous être associés à la Fondation Lombard Odier dans les recherches menées pour ce rapport, qui concilie les enseignements importants tirés des données et des entretiens et une optique prospective pour aider les mécènes à donner le maximum d’impact à leur soutien.»

A lire aussi...