Fondations suisses: potentiel de mise en œuvre des investissements durables

Communiqué, Lombard Odier & proFonds

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«L’engagement des fondations dans le domaine ESG est impressionnant», comment Andreas Arni de Lombard Odier, à propos de l'étude menée avec proFonds auprès de fondations d’utilité publique en Suisse.

Selon une étude menée par Lombard Odier et proFonds auprès de fondations d’utilité publique en Suisse, la majorité d’entre elles investissent selon des principes durables. Mais ceux-ci ne se reflètent pas toujours dans la pratique. Les approches et méthodes employées recèlent un grand potentiel d’amélioration. Il s’agit notamment de cinq domaines que les fondations peuvent aborder de manière proactive.

Environ 80% des fondations interrogées affirment investir de manière durable et 70% indiquent que la durabilité est prise en compte dans leurs décisions d’investissement. Elles s’attendent d’ailleurs à ce que la part des investissements durables augmente encore au cours des trois prochaines années.
Mais cet engagement clair en faveur d’une gestion durable et orientée ESG des actifs dans les fondations ne suffit pas à exploiter toutes les possibilités lors de la mise en œuvre. Selon l’enquête, il existe un écart entre les motivations à investir dans la durabilité et les approches d’investissement ESG adoptées. Les principales raisons invoquées sont le manque de temps, de ressources et d’expertise. Le fait que seules 11% des fondations disposent d’une stratégie de placement globale incluant des directives ESG témoigne clairement de la nécessité d’agir.

Même si les fondations accordent une grande importance au fait d’avoir un impact positif sur l’environnement et la société, elles ne tirent pas encore pleinement parti de la possibilité d’approcher activement les entreprises de leur portefeuille et d’exercer sur elles une influence en faveur d’une gestion d’entreprise durable.

Environ la moitié des personnes interrogées s’occupent elles-mêmes de la stratégie de placement ESG et de la recherche des investissements correspondants. Il semble que les banques n’aient pas encore réussi à s’impliquer activement dans ce domaine et à conseiller les fondations.

A l’heure actuelle, nous n’en sommes qu’aux balbutiements des échanges de bonnes pratiques en matière d’investissement durable au sein des fondations, car la grande majorité des personnes interrogées (78%) ne manifestent aucun intérêt à collaborer avec d’autres pour obtenir des résultats durables. Les fondations estiment également que la qualité et la quantité des informations et des formations sur l’investissement durable sont insuffisantes. Deux tiers des personnes interrogées se déclarent insatisfaites ou ne savent pas si les informations et les formations étaient suffisantes. Accroître les efforts dans ce domaine devrait donc constituer une priorité.

«En tant qu’acteurs œuvrant pour l’intérêt général, les fondations ont de part leur nature une grande responsabilité en matière de gestion durable. Elles se sont certes intéressées très tôt à la durabilité et au changement climatique au niveau de l’allocation. Cependant, en raison de leur structure, elles ne disposent souvent pas des moyens et des outils nécessaires pour mettre en œuvre cette exigence dans la pratique d’investissement. Or, comme nous devons atteindre le plus rapidement possible des objectifs de durabilité et de protection du climat dans tous les secteurs, il est nécessaire que les fondations mènent une offensive en matière d’investissements durables», résume Dr. Maximilian Martin, Global Head of Philanthropy chez Lombard Odier.

«Cette étude nous permet d’attirer l’attention des fondations sur d’éventuelles lacunes et de leur présenter des propositions ciblées pour les combler», ajoute François Geinoz, président de proFonds.

En vue de mieux intégrer l’aspect de la durabilité dans la stratégie de placement des fondations, Lombard Odier et proFonds ont élaboré les cinq propositions suivantes:

  1. Développer la stratégie de placement existante et utiliser tous les leviers à disposition: travailler par exclusion n’est pas suffisant. L’investissement durable ne se limite pas à ne pas investir dans certains secteurs ou modèles d’affaires.
  2. Clarifier en interne la signification des investissements durables: pour que les fondations puissent mettre en œuvre avec succès une stratégie de placement durable, elles doivent définir ce que signifie pour elles l’investissement durable et pourquoi elles veulent y contribuer.
  3. Rédiger des rapports utiles et pertinents: la difficulté à établir des indicateurs fiables et significatifs dans les rapports constitue l’un des principaux facteurs qui limitent les investissements durables en général. Les fondations ne devraient donc pas hésiter à faire appel à des spécialistes qui les aideront à prendre de meilleures décisions d’investissement et à obtenir de meilleurs résultats.
  4. Éliminer les difficultés d’accès et trouver des moyens pour diffuser les bonnes pratiques: les fondations pourraient s’appuyer davantage sur les banques et d’autres intermédiaires spécialisés pour pallier le manque d’expertise en matière d’investissement durable, puis partager ce qu’elles ont appris avec d’autres afin d’aider leurs pairs à progresser.
  5. Tirer parti de la force des activités bénévoles dans le domaine des fondations: les fondations suisses devraient réfléchir à la manière dont elles peuvent mettre à profit leur environnement opérationnel unique, orienté vers le marché, et leur autorégulation efficace pour explorer de nouvelles voies afin d’obtenir de meilleurs résultats de leurs investissements durables.

«L’engagement des fondations dans le domaine ESG est impressionnant. Si elles parviennent également à combler leurs lacunes en matière de mise en œuvre conceptuelle et opérationnelle, leur impact augmentera considérablement. Mais pour cela, il faut disposer de ressources suffisantes pour développer le savoir-faire en collaboration avec des partenaires spécialisés», explique Andreas Arni, responsable du marché suisse chez Lombard Odier.

Informations sur l’étude

En coopération avec proFonds, l’association faîtière des fondations et des associations d’utilité publique de Suisse, Lombard Odier a réalisé une étude sur les activités des fondations et des associations suisses dans le domaine de l’investissement durable. L’étude a été réalisée sur la base d’un sondage anonyme en ligne auprès d’un total de 33 responsables de fondations suisses, complété par une série d’entretiens individuels. Alpha Financial Markets Consulting a prêté son concours à l’élaboration et à l’évaluation de l’enquête, ainsi qu’aux entretiens avec les experts.

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