L’économie chinoise n’arrive pas à sortir de la crise immobilière. Et la solide économie américaine se refroidit peu à peu. Cela ne procure aucune impulsion à l’industrie en Europe, où les consommateurs continuent d’être sur la retenue. Au vu de la faible demande, la BCE devrait pouvoir faire un pas de plus vers un assouplissement progressif malgré l’inflation tenace dans le domaine des services. Dans ce contexte, la BNS devrait aussi utiliser encore un peu plus sa marge de réduction, probablement en septembre, au moment de la réunion de départ de Thomas Jordan.
Dans la plupart des pays, les taux de l’inflation sont fortement retombés des pics décennaux depuis l’année dernière. Tant le bond vers le haut que la puissante correction ont été principalement générés par les prix des marchandises. Les difficultés de production massives ayant fait suite à la pandémie, conjuguées à la consommation de biens encouragée par des aides étatiques (trop) généreuses ont fait s’envoler les prix de nombreux biens. C’est aux Etats-Unis que l’effet prix dû à la demande a été le plus marqué, alors qu’en Europe la crise de l’énergie a provoqué en plus une forte hausse des prix. La normalisation progressive de la situation de l’offre et de la demande a finalement entraîné un revirement au moins partiel dans beaucoup d’exagérations des prix.
L’évolution a été particulièrement prononcée dans le secteur automobile. Les entreprises de la branche ont fait part d’obstacles à la production de loin les plus importants et les plus longs jamais vécus. Ce n’est que depuis la fin de l’année dernière qu’une majorité des fabricants annonce une large normalisation.
Des surfaces de vente vides ont temporairement fait augmenter de plus de 50% les prix moyens des voitures d’occasion aux Etats-Unis. En Suisse aussi, la rareté a entraîné une majoration des prix allant jusqu’à 25%. La forte hausse des coûts du matériel et des salaires a hissé durablement les prix des automobiles vers le haut. Les exagérations des prix aux Etats-Unis se sont toutefois de nouveau calmées avec le temps sous l’effet du refroidissement de la demande et de la réalimentation des stocks des concessionnaires automobiles.
En Europe, le besoin de correction se fait bien moins sentir. Mais là aussi, les prix des automobiles baissent et n’alimentent donc plus l’inflation. Jusqu’à récemment, le recul continu des entrées de commandes et la diminution des carnets de commande ainsi que la surproduction dans le domaine des véhicules électriques en Chine n’ont pas pu changer grand-chose à la situation malgré l’introduction de droits de douane punitifs. L’apaisement dans les prix des automobiles joue un rôle substantiel dans l’effet de ralentissement des prix des marchandises, surtout aux Etats-Unis. Dans l’ensemble, la correction des prix des marchandises devrait cependant avoir entre-temps dépassé son pic. En Suisse, le franc un peu moins vigoureux depuis le début de l’année contribue aussi à mettre un frein au recul de l’inflation.