L’économie suisse connaît une croissance modérée. Pour apporter un certain soutien à l’industrie, la BNS s’est servie de la marge de manœuvre générée par l’évolution toute aussi modérée des prix pour devenir la première grande banque centrale à baisser ses taux directeurs. La BCE, et en premier lieu la Fed, veut en raison de l’inflation un peu plus tenace gagner en confiance avant d’agir. Pendant ce temps, les perspectives de croissance se stabilisent en Europe, notamment car les cours de l’énergie continuent de s’apaiser. Ainsi, nous percevons de nouveau un plus fort potentiel haussier pour l’année prochaine notamment pour la zone euro ainsi qu’une croissance plus forte du PIB suisse (1,3%).
Le prix du pétrole a flambé depuis le début de l’année. Les craintes conjoncturelles ont diminué, les stocks ont baissé et les raffineries russes souffrent des attaques ukrainiennes. Les prix à la pompe sont par conséquent un peu plus élevés. Par ailleurs, l’apaisement des prix de l’énergie européens s’est poursuivi de manière impressionnante. Dans un contexte d’économies constantes et d’un nouvel hiver très doux, la consommation de gaz se maintient à un très faible niveau. A la sortie de l’hiver, les réserves de gaz sont donc bien remplies et la nécessité de refaire les réserves est donc bien moindre. Comme ce fut déjà le cas lors de l’hiver précédent, les prix spot ont chuté. Toutefois, l’année dernière, le recul était temporaire. Les craintes quant à une pénurie n’avaient pas disparu et avaient dopé les prix en vue de la prochaine période de chauffage.
L’un des signes précurseurs de cette évolution était le niveau constamment élevé des prix à terme du gaz. Cette année, la situation est différente: la confiance en un approvisionnement sécurisé durable en gaz liquéfié a manifestement suffisamment augmenté. Cela a également fait baisser les prix à terme pour se rapprocher des niveaux d’avant la crise. Il en va de même pour les prix de gros de l’électricité étroitement liés à ceux du gaz.
La normalisation se reflète de plus en plus dans les prix à la consommation. Ainsi, la charge a diminué, surtout dans les pays où les tarifs de l’énergie sont couplés plus étroitement aux prix de gros, comme c’est par exemple le cas en Italie. En Allemagne aussi qui pratique souvent des contrats à plus long terme, les nouveaux contrats présentent des tarifs aux niveaux d’avant la crise. En Suisse, le pic a également été dépassé. Les tarifs du gaz pour les ménages privés ont déjà baissé de plus de 10% depuis leurs plus-hauts – avec plus dans la pipeline. En revanche, la détente des tarifs d’électricité de base réglementés n’interviendra certainement que début 2026. Toutefois, dans l’ensemble, les entreprises et ménages européens devraient connaître un allègement sensible.