Pour la cheffe de la Finma, les données priment sur la technologie

AWP

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Au Point Zero Forum de Zurich, Marlene Amstad met en garde contre la tentation de faire du régulateur une sorte de «Robocop».

Un des principes de base des technologies de supervision (suptech) est que «les données viennent avant la technologie», a affirmé mardi la présidente de l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) Marlene Amstad, mettant en garde contre la tentation de faire du régulateur une sorte de «Robocop».

«Sans les données, la technologie ne sera jamais aussi utile qu’on imagine» a déclaré la dirigeante à l’occasion d’un colloque qui s’est tenu à Zurich dans le cadre du «Point Zero Forum». A l’heure actuelle, le principal défi technologique consiste à réduire le volume de données pour se concentrer sur celles qui présentent des risques.

Evoquant les différents avantages qu’apportent les suptech, Mme Amstad a rappelé qu’il y a 5-6 ans, celles-ci se limitaient à optimiser l’efficience, en réduisant les coûts et en augmentant la vitesse du traitement des données, alors qu’aujourd’hui, «il s’agit d’être plus précis et plus complets dans notre cadre analytique».

Ce n’est pas une coïncidence si la Finma s’est intéressée très tôt aux nouvelles technologies, dans la mesure où ce sont les régulateurs de taille plus modeste qui en profitent le plus, souligne sa présidente, qui indique disposer d’un «effectif de 550 personnes pour surveiller un secteur financier qui en emploie plus de 200’000».

Pas de «Robocop»

Au chapitre des dangers liés aux suptech, Mme Amstad a mis en garde contre la tentation de vouloir faire des régulateurs des automates à l’image de «Robocop». La technologie doit assister l’être humain dans la prise de décision et lui permettre d’être plus efficace, mais pas se substituer à lui.

A cela s’ajoutent le risque d’introduire des biais pour «les données qui ne correspondent pas exactement à un objectif», ainsi que la difficulté de convertir en code un cadre légal basé sur des principes, comme c’est le cas en Suisse, plutôt que sur des règles.

Sollicitée à l’issue du panel par AWP à propos de l’utilisation des suptech dans le cadre de la débâcle de Credit Suisse et une issue potentiellement différente avec d’autres instruments, la Finma n’a pas donné suite. Objet de vives critiques dans ce dossier, le régulateur helvétique est actuellement visé par plusieurs plaintes, notamment pour avoir annulé des titres de dettes AT1 pour 16 milliards de francs dans le cadre de la reprise de la banque par UBS.

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