Perspectives économiques et stratégie d’investissement de Carmignac

Raphaël Gallardo & Frédéric Leroux & Rose Ouahba, Carmignac

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L’Europe devrait éviter un rationnement énergétique cet hiver, mais cela n’empêchera pas l’entrée en stagflation en 2023.

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES – RAPHAËL GALLARDO, CHEF ÉCONOMISTE
  • La crise gazière est un choc stagflationniste pour l’Europe et l’Asie. Les États-Unis sont protégés par leur autonomie énergétique ; pour autant, ils subissent un resserrement de leur contrainte externe par la réallocation de l’excédent d’épargne mondiale au profit de pays et d’acteurs plus sensibles au niveau des taux d’intérêt réels.
  • Hors des Etats-Unis, les banques centrales sont écartelées entre lutte contre l’inflation, ralentissement cyclique et risque de dominance budgétaire. Cela implique un report de l’ajustement sur les taux de change, qui doivent rester faibles contre dollar. Comme le montre l’exemple britannique, la crédibilité des politiques budgétaires est clé pour éviter un resserrement brutal de la contrainte externe.
  • L’Europe devrait éviter un rationnement énergétique cet hiver, mais cela n’empêchera pas l’entrée en stagflation en 2023.
  • Le consommateur américain joue encore les prolongations du cycle, mais la Fed n’a d’autre choix que de provoquer une récession, qui devrait débuter mi-2023.
  • La Chine a touché son point bas cyclique au T3 2022 grâce à la relance massive via les infrastructures. Mais il faudra attendre un relâchement des restrictions anti-Covid pour transformer ce rebond en reprise pérenne en 2023.
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT – FRÉDÉRIC LEROUX, RESPONSABLE DE L’ÉQUIPE CROSS ASSET

Le retour de l’inflation induit un retour du cycle. Il sera dorénavant clé de savoir identifier les moments d’inflexion. Cette inflexion devrait bénéficier en premier lieu aux actions de croissance et aux actifs de portage.

  • Le revirement simultané de plusieurs facteurs structurels (marché du travail, structure de l’épargne, transition énergétique, évolution des chaines d’approvisionnement) va conduire à un retour durable de l’inflation au-dessus des 2%. Cette reprise de l’inflation permet celui du taux d’intérêt et par là, le retour à la normalité économique et financière après des années de distorsion des prix liées à des politiques monétaires trop accommodantes.
  • Ce retour du cycle permet donc un retour gagnant des gestions actives capables d’anticiper des inflexions. Il multiplie et diversifie les opportunités.
ROSE OUAHBA, RESPONSABLE DE L’ÉQUIPE TAUX
  • Pour le moment, la prudence reste globalement de mise liée à des risques de collision entre politiques budgétaires et monétaires dissonantes ainsi qu’à des perspectives de croissance des bénéfices par action toujours relativement optimistes.
  • Cependant, nous nous tenons prêt à lever nos protections sur les actions, le crédit et les taux à tout moment face à un niveau de pessimisme extrême des investisseurs et à l’amorce d’une décrue de la (première) vague inflationniste.
  • Quels actifs nous semblent les plus attractifs en cas de revirement des marchés ? Les valeurs de croissance, le crédit, et plus généralement la classe d’actifs obligataire qui a retrouvé de la valeur après des années de répression financière.

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