Nouvelle hausse de l’inflation en Suisse et coup d’arrêt pour la tendance haussière des actions

Marc Brütsch, Swiss Life Asset Managers

1 minute de lecture

Nous maintenons nos hypothèses fondamentales de faible risque de récession technique et d’impact limité du refroidissement économique sur le marché du travail.

Le PIB suisse a stagné au dernier trimestre 2022: c’est une vraie surprise. Les chiffres publiés le 27 février par le Secrétariat d’Etat à l’économie Seco témoignent notamment du poids du secteur de la construction sur la croissance. Après révision des chiffres pour les précédents trimestres, il en ressort pour l’année 2022 une croissance moyenne solide de 2,1% par rapport à 2021.

Nous maintenons nos hypothèses fondamentales de faible risque de récession technique (deux trimestres consécutifs de croissance négative du PIB) et d’impact limité du refroidissement économique sur le marché du travail. Notre prévision de croissance du PIB pour 2023 reste légèrement supérieure à celle du consensus. En cours d’année, le taux de chômage devrait légèrement progresser, passant d’actuellement 1,9% à 2,1%.

La situation économique actuelle est notamment caractérisée par une hausse de la volatilité des données à haute fréquence jusqu’ici pour 2023. Le secteur manufacturier en particulier, segments chimie et pharma mis à part car résistants à la conjoncture, reste marqué par le repli de la dynamique de l’économie mondiale.

En revanche, le secteur tertiaire, fortement axé sur le marché intérieur, se développe d’après les directeurs d’achat interrogés.

Actions: Coup d’arrêt pour la tendance haussière

Suisse

  • Le marché suisse a cédé 1,5% en février, et signe +3,8% depuis le début d’année.
  • Comme en janvier, les trois mastodontes de l’indice, Nestlé, Roche et Novartis, en portent la responsabilité. Leur performance a oscillé entre -3,9% et -4,8%.
  • Le marché suisse des actions est le plus cher, derrière l’américain.

Zone euro

  • Comme en janvier, le marché européen surperforme l’américain, signant +1,6% en février, et +11,4% depuis début 2023.
  • Il profite d’une valorisation bien inférieure et d’un coup de pouce de court terme des prix de l’énergie plus bas que prévu.

Etats-Unis

  • Le marché américain des actions a perdu 2,4% en février, sa performance depuis janvier est de +4,0%. La hausse des rendements obligataires alimentée par les craintes d’inflation et des données économiques meilleures que prévu explique cette baisse.
  • La saison des bénéfices s’est conclue sur une meilleure note qu’attendu, mais leur croissance est négative (précisions ci-contre).
  • La valorisation du marché reste supérieure aux moyennes historiques. Nous continuons de privilégier d’autres marchés.

Marchés émergents

  • Un mauvais mois de février, avec une performance de -6,5% ; le gain depuis début 2023 est anecdotique (+0,9%), une fois de plus derrière les autres marchés des actions.
  • Le sous-indice européen a gagné 3,7% en février, les indices asiatique et latino-américain ont cédé respectivement 6,9% et 6,2%.
  • L’appréciation du dollar et une inflation attendue en hausse expliquent notamment cette contre-performance.

A lire aussi...