Les taux de long-terme baissent lorsque les taux directeurs atteignent leur maximum. La persistance des risques inflationnistes devrait rendre cette tendance graduelle.
Les hausses des taux se poursuivent. Cette tendance s’est accentuée ces dernières semaines en raison de 5 facteurs. Les banques centrales ont poursuivi les hausses des taux directeurs. L’impact négatif du durcissement monétaire sur l’activité est resté faible jusqu’à présent. Les anticipations d’inflation à moyen terme reste élevée. La demande d’obligation des banques centrales a diminué en raison de la réduction du bilan et de la baisse des excédents des balances courants notamment au Japon et en Chine. Enfin, les investisseurs souhaitent un rendement plus élevé en raison d’un risque budgétaire plus important.
Nous pensons que les taux d'intérêt dans la zone euro et aux États-Unis ont atteint ou vont atteindre très prochainement leur plus haut. Avec la fin des hausses de taux d'intérêt à l'horizon et des niveaux de taux nettement plus attractifs en vue, nous avons progressivement augmenté la duration jusqu'à environ 4 ans, ce qui peut être considéré comme proche de la neutralité. Par ailleurs, nous prévoyons une longue période de taux d'intérêt directeurs élevés. Si l'inflation diminue comme prévu tout au long de 2024, les banques centrales pourraient seulement envisager de faire un premier pas prudent vers l'assouplissement monétaire vers le milieu ou la fin de l'année prochaine.
Historiquement, les taux de long-terme baissent lorsque les taux directeurs atteignent leur maximum. La persistance des risques inflationnistes devrait rendre cette tendance très graduelle. Surtout, nous pensons que la corrélation positive entre les actions et les obligations, observée depuis 2 ans, va s’affaiblir, et donc que les obligations vont mieux jouer leur rôle de diversification dans un portefeuille multi-actifs.
En tant qu'investisseurs à long terme, nous privilégions ainsi les obligations bénéficiant d'une bonne notation de crédit (investment grade). Malgré les risques économiques actuels, nous préférons les obligations d'entreprises aux obligations d'État. Nous évitons toutefois les obligations émises par des entreprises fortement endettées. Nous ne prévoyons pas actuellement d'augmentation significative des taux de défaillance et, bien que nous anticipions un ralentissement de l'économie, nous ne nous attendons pas à une récession sévère. Les obligations d'entreprises de qualité offrent actuellement un rendement d'environ 4,5% avec une durée moyenne de 4,6 ans. Ces rendements moyens dépassent le taux d'inflation actuel de 4,3%. En supposant que l'inflation tombe à environ 2,5% dans un avenir proche, ce qui semble possible, les investisseurs ont de bonnes chances d'obtenir un rendement positif à long terme, même corrigé de l'inflation.
Pour les investisseurs qui ont le goût du risque, les obligations à haut rendement (spéculatives) et certaines obligations hybrides peuvent également être intéressantes. Les obligations à haut rendement libellées en euros ont actuellement un rendement moyen de 7,8%. Par rapport aux dix dernières années, les primes de risque de crédit sont supérieures à la moyenne et le rapport risque/rendement est attrayant selon nous.