Les petites structures sont encore frileuses

Anna Waibel & Camille Ernoult, Wecan Group

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Chronique blockchain. Pourquoi les gérants indépendants de toutes tailles devraient-ils se digitaliser?

© Keystone

La quatrième révolution industrielle est en marche avec pour principale caractéristique différenciatrice sa vitesse d’évolution exponentielle. La technologie est déjà partout et continue de prendre de l’ampleur notamment dans l’industrie financière. Selon un rapport publié par McKinsey1, l'appel lancé aux individus et aux organisations pour qu'ils investissent dans l'apprentissage et le développement n'a jamais été aussi insistant. Le Forum économique mondial a récemment déclaré qu'il y avait urgence à se requalifier alors que le monde est confronté à plus d'un milliard d'emplois transformés par la technologie2. Ayant personnellement basculé de l’univers de la banque privée à celui d’une entreprise active dans le domaine de la blockchain, je suis intimement convaincue qu’il est urgent pour les organisations d’intégrer la digitalisation dans nos métiers et ce qu’elle que soit la taille de la structure concernée. La blockchain notamment existe depuis quelques années, alors pourquoi l’industrie financière devrait-elle s’y atteler dès maintenant plutôt que d’attendre et de voir ce qui se passe?

Avec l’augmentation de la cybercriminalité, les menaces et tentatives de hacking contre le secteur financier deviennent plus fréquentes et plus sophistiquées. Selon un rapport publié par Boston Consulting Group, les entreprises de services financiers sont 300 fois plus susceptibles que d'autres entreprises d'être visées par une cyberattaque et le traitement de ces attaques et de leurs conséquences a un coût plus élevé pour les banques et les gestionnaires de fortune que pour tout autre secteur. La technologie blockchain est l’une des technologies les plus sécurisée au monde avec son système de hachage cryptographique. Elle répond donc aux enjeux de cybercriminalité et ce quel que soit la taille de la structure concernée.

Le troisième enjeu est lié à la facilité d’adoption et de mise en place
d’une telle technologie, encore obscure pour certains.

Le deuxième point est selon moi celui de la possession des données et de la transparence. Il fut un temps où un certain nombre d’informations restaient cachées ou omises, mais ce temps est révolu. Aujourd’hui nous voulons avoir facilement accès à toutes sortes de données et en avoir la main mise, c’est-à-dire le pouvoir contrôler de façon simple et efficiente à qui et comment celles-ci sont partagées. L’agilité et l’efficience en termes de gestion de données ne doivent pas être réservées uniquement aux structures plus importantes. Si celles-ci ont des cartographies de données plus complexes, une structure plus petite a des ressources limitées à y consacrer. La technologie peut ainsi permettre de concentrer son capital humain ailleurs et notamment sur des tâches à plus fortes valeurs ajoutées.

Enfin, je pense que le troisième enjeu est lié à la facilité d’adoption et de mise en place d’une telle technologie, encore obscure pour certains. Les petites structures sont de manière générale plus frileuses à consacrer des budgets importants pour l’implémentation de nouvelles solutions de par leurs moyens mais aussi de par leur constitution interne. En effet sans entité spécifiquement dédié à l’innovation, cet aspect peut parfois être relégué au profit d’autres priorités. Or l’avancement de la technologie blockchain devient de plus en plus mature avec une sortie de la phase exploratoire et avec elle son lot de solutions «prêtes à l’emploi» pour l’industrie financière qui commence à se dessiner.

La curiosité est notre meilleur allié. Petite ou grande structure, il est avisé de garder un œil attentif à l’amélioration continue. C’est pourquoi, selon moi, l’innovation et la digitalisation doivent être aujourd’hui dans tous les esprits.

 

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