Les perspectives s’améliorent pour les actions

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Les salaires réels augmentent à nouveau et les bénéfices des entreprises se révèlent meilleurs que prévu.

Au premier semestre 2023, on a pu observer deux risques graves pour les marchés. A mesure que la Fed poursuivait son cycle de resserrement monétaire, les bénéfices des entreprises et les salaires réels enregistraient une érosion. Néanmoins, les perspectives s’améliorent. Les salaires réels augmentent à nouveau et les bénéfices des entreprises se révèlent meilleurs que prévu.

Désormais, on peut espérer que la hausse des taux directeurs n’engendrera pas de récession aux Etats-Unis dans les six prochains mois. La croissance en Chine s’est avérée décevante mais pas suffisamment pour altérer le tableau à l’échelle mondiale. En outre, la mauvaise passe de l’économie chinoise pourrait même contribuer à la décrue de l’inflation dans les pays développés.

Dans quelle mesure ces évolutions ont-elles modifié la manière d’investir ? Explication en trois points.

1. Les perspectives de risque/rendement des actions semblent désormais plus équilibrées

La croissance des bénéfices en glissement annuel a probablement atteint son point bas au deuxième trimestre et les entreprises tablent sur une croissance positive au troisième trimestre. Par conséquent, le bénéfice par action du S&P 500 devrait faire du surplace en 2023 et progresser de 9% en 2024. Dans le scénario de référence de la Recherche d’UBS, l’indice atteindra 4500 points en décembre et 4700 en juin 2024.

Malgré l’atténuation du risque de récession aux Etats-Unis, le profil risque/rendement des actions sur un horizon de six à douze mois semble à peine plus séduisant. Dans ce contexte, on privilégiera toujours les actions restées à la traîne, dont la valorisation est plus faible et qui ont un potentiel de rattrapage.

Les actions émergentes ont probablement un potentiel de hausse plus important que les actions américaines. En outre, la Recherche d’UBS affiche toujours une préférence pour les indices américains équipondérés par rapport à ceux pondérés en fonction de la capitalisation boursière.

Ce mois-ci, elle relève le secteur de l’énergie au niveau mondial de Neutral à Most Preferred. Ce secteur est à la traîne cette année mais l’embellie conjoncturelle et la raréfaction de l’offre de pétrole devraient soutenir les cours de l’or noir.

2. Les obligations sont toujours une classe d’actifs appréciée

Le ralentissement de la croissance et la décrue de l’inflation que le scénario de référence de la Recherche d’UBS envisage sont de nature à soutenir les obligations, dont le rendement semble attrayant. La préférence va aux obligations high grade (d’Etat) et investment grade, qui offrent un rendement total intéressant et qui devraient être mieux placées que les actions si la conjoncture économique se dégrade encore.

Ce mois-ci, la Recherche d’UBS dégrade les obligations émergentes de Most Preferred à Neutral. Ces obligations ont profité non seulement de l’amélioration des perspectives de croissance mondiale, mais aussi d’une série d’événements idiosyncrasiques favorables pour certains émetteurs en détresse, comme les gouvernements de l’Egypte, du Nigeria et du Pakistan. Par conséquent, on n’envisage pas un net resserrement des écarts de crédit par rapport à leurs niveaux actuels.

3. Le dollar américain reste vulnérable

La Recherche d’UBS maintient son avis Least Preferred à l’égard du billet vert, tandis que l’euro fait l’objet d’un avis Most Preferred. Alors que l’inflation a ralenti plus rapidement aux Etats-Unis qu’en Europe ou au Royaume-Uni, le point culminant des taux directeurs est probablement plus proche outre-Atlantique et la Fed pourrait envisager un assouplissement monétaire avec une longueur d’avance sur les autres banques centrales.

S’agissant de l’euro, sa valorisation reflète déjà les mauvaises surprises sur le front de l’économie dans la région et l’amélioration du solde de la balance commerciale de la zone euro est de nature à lui donner un coup de pouce.

La Recherche d’UBS ramène le yen de Most Preferred à Neutral. Dans la mesure où l’économie américaine se porte relativement bien et où le Japon est en train de rompre en douceur avec sa politique de contrôle de la courbe des taux, il n’y a pas beaucoup de catalyseurs susceptibles de contrebalancer le portage négatif de 5% induit par un positionnement acheteur sur le yen et vendeur sur le dollar.

Néanmoins, un positionnement acheteur sur le yen pourrait toujours constituer une couverture efficace contre le risque de baisse, notamment s’il est mis en œuvre au moyen d’options.

Privilégier les actions à la traîne

Pour résumer, le risque de récession s’atténue et les perspectives pour les marchés d’actions s’améliorent. Toutefois, comme les valorisations sont encore élevées, il est conseillé aux investisseurs de privilégier les actions restées à la traîne et de favoriser les obligations, notamment celles de grande qualité qui génèrent des revenus durables.

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