Les investisseurs institutionnels s’attendent à ce que les banques centrales portent les marchés en 2022

Communiqué, Natixis Investment Managers

3 minutes de lecture

Les investisseurs institutionnels déversent leurs capitaux dans l’infrastructure, prennent leurs distances vis-à-vis des actions US et commencent à s’intéresser aux cryptomonnaies, selon une enquête de Natixis IM.

  • Une consommation soutenue, incluant un nombre important de «dépenses de vengeance», est vue comme un puissant moteur de croissance. Les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et l’inflation constituent les risques les plus importants.  
  • Près de la moitié des investisseurs institutionnels considèrent que les valorisations boursières ont été faussées par les taux bas et ne reflètent pas les fondamentaux des entreprises. Un répondant sur cinq déclare que «les valorisations ne comptent plus».
  • La course aux rendements pousse les investisseurs institutionnels vers les actifs privés et les alternatives. La surperformance est recherchée à travers la gestion active et la mise en place de stratégies tactiques sur fond d’attentes de plus grande volatilité boursière et du marché obligataire.
  • Les investisseurs institutionnels déversent leurs capitaux dans l’infrastructure, prennent leurs distances vis-à-vis des actions US et commencent à s’intéresser aux cryptomonnaies.

Selon les résultats d’une enquête publiée aujourd’hui par Natixis Investment Managers (Natixis IM), les investisseurs institutionnels du monde entier abordent l’année 2022 avec confiance et dotés de stratégies tactiques destinées à contrer leurs prévisions d’inflation croissante, de hausse des taux d’intérêt et de volatilité accrue des actions, des obligations et des devises.

62% des investisseurs institutionnels s’attendent à ce que la demande refoulée pour des articles à prix élevés, autrement dit les «dépenses de vengeance», constitue un moteur de croissance important en 2022. Mais la plupart d’entre eux pensent également que ce sont les décideurs politiques qui détiennent, en fin de compte, les clés de la reprise et que ce sont leurs politiques qui sont à l’origine du déséquilibre actuel entre l’offre et la demande, de l’inflation et de la distorsion des valorisations boursières. Près de 7 répondants sur 10 (68%) estiment que le long marché haussier prendra fin une fois que les banques centrales cesseront d’imprimer de l’argent, mais pas forcément l’année prochaine.

Natixis IM a interrogé 500 investisseurs institutionnels gérant collectivement plus de 13'200 milliards de dollars d’actifs pour le compte de caisses de pension, d’assureurs, de fonds souverains, de fondations et de fonds de dotation dans le monde entier. L’enquête a révélé que les investisseurs institutionnels prévoient d’apporter relativement peu de changements à leur allocation globale en actions (39%), en obligations (37%), en liquidités (5%) et en alternatives et autres solutions (19%) au cours de l’année à venir. Ils se positionnent plutôt pour effectuer des mouvements tactiques.

Inflation et taux d’intérêt

7 répondants sur 10 (69%) considèrent la hausse de l’inflation comme un risque majeur pour leur portefeuille bien qu’ils soient plus enclins à l’envisager comme un risque structurel (55%), résultant de la combinaison d’une politique monétaire souple et de taux d’intérêt bas, plutôt que comme un risque cyclique (45%). L’inflation suscite un certain nombre de problèmes économiques à long terme mais ce sont les politiques en matière de taux d’intérêts qui posent des défis immédiats aux équipes institutionnelles. 64% des gestionnaires interrogés ont ainsi identifié les taux d’intérêt comme l’un des principaux risques à leur portefeuille.

La course au rendement en 2022

Plus d’une décennie de taux bas, voire négatifs pendant la pandémie, ont poussé les investisseurs institutionnels à rechercher du rendement. En 2021, ce sont les actifs privés et les alternatives qui ont été particulièrement prisés, 84% des investisseurs institutionnels investissant désormais dans le capital-investissement, 81% dans la dette privée et 81% dans les infrastructures. Pour 2022, les investisseurs ont indiqué que ce sont les secteurs de la technologie de l’information (45%), des soins de santé (41%), de l’infrastructure (40%) et de l’énergie (34%) qui sont considérés comme les plus attractifs.

Cependant, moins de la moitié des répondants (45%) pensent que les actifs privés offriront un refuge en cas de correction du marché et ce, alors que les marchés privés continuent d’atteindre de nouveaux sommets. 69% des investisseurs craignent que les institutions n’aient pris trop de risques dans leur recherche de rendement.

Face à une volatilité élevée et à des valorisations faussées, la stratégie privilégiée reste celle de la gestion active. Cette dernière sera essentielle pour les investisseurs institutionnels désireux d’être sélectifs dans leur recherche de la meilleure opportunité et souhaitant générer de meilleurs rendements ajustés au risque. Les trois quarts des personnes interrogées indiquent que leurs investissements actifs ont surperformé par rapport aux indices de référence au cours des 12 derniers mois.

Les investisseurs institutionnels expriment également un intérêt pour les actifs numériques: 28% d’entre eux investissent déjà dans les cryptomonnaies et ils sont 4 sur 10 à estimer qu’un actif numérique représente une opportunité d’investissement légitime.

La reprise du commerce mondial: qui sont les gagnants et les perdants?

Plus de la moitié des investisseurs interrogés considère que les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement représentent la principale menace pour la reprise économique. Les banques centrales jouent, aux yeux des investisseurs institutionnels, un rôle prépondérant dans la performance des marchés et 47% des répondants considèrent qu’une politique moins accommodante de la part de ces dernières constitue un risque. Si ce sont aujourd’hui des facteurs économiques traditionnels qui sont considérés comme les principaux dangers, l’apparition de nouveaux variants tels que le variant Omicron constitue toujours le troisième risque le plus important pour l’économie aux yeux des investisseurs institutionnels.

Malgré cela, 60% d’entre eux sont persuadés que la vie reviendra à une normalité pré-Covid, ce qui devrait se refléter dans les tendances du marché. Les investisseurs institutionnels se concentrent ainsi moins sur le streaming et les produits numériques, prédisant plutôt la surperformance des expériences en présentiel comme les théâtres, les restaurants et les voyages par rapport à celles «à domicile» comme le commerce en ligne et Netflix.

59% des répondants estiment que le secteur de l’énergie surperformera en 2022 grâce à la reprise économique qui vient stimuler la demande. Près de la moitié d’entre eux (49%) estiment que le secteur des soins de santé surperformera en raison de la demande liée au Covid et des campagnes de vaccination qui ont suivi dans le monde entier. La pandémie a également impacté les perspectives du secteur des technologies de l’information, impact qui a été mis en évidence durant les divers confinements lorsque le télétravail a suscité le besoin de développer des solutions informatiques à domicile.

A l’inverse, les marchés traditionnellement plus défensifs devraient être les plus sous-performants: 35% des investisseurs institutionnels prévoient une sous-performance du secteur immobilier et 27% d’entre eux anticipent une trajectoire similaire pour le secteur des services publics.

Sophie Courmont, Managing Director, Head of French-speaking Switzerland, Monaco and Israel chez Natixis IM déclare: «La pandémie a refoulé une grande partie de la demande des consommateurs, si bien que les «dépenses de vengeance» devraient porter les marchés en 2022. En outre, les banques centrales jouent un rôle prépondérant dans la performance des marchés, avec une politique monétaire très accommodante qui devrait prendre fin progressivement en 2022. De manière générale, nous voyons que les investisseurs institutionnels abordent l’année à venir avec optimisme. Néanmoins, l’environnement incertain caractérisé par une forte volatilité sur les marchés boursiers, une hausse de l’inflation et une hausse à venir des taux d’intérêts les incite à être prudents et à rechercher des solutions alternatives et plus flexibles.»

 

Le rapport intégral est disponible en cliquant ici.

 

A lire aussi...