Après plus d'une décennie d’une politique monétaire axée sur «lower for longer», c'est maintenant «restrictive for longer».
La politique de la Réserve fédérale américaine a contribué à réduire la hausse des prix aux Etats-Unis, mais avant que l'inflation ne soit fermement engagée vers l'objectif de 2%, le taux de chômage pourrait s’avérer plus élevé que la Fed ne le prévoit.
La Banque centrale européenne (BCE) a quant à elle relevé la barre pour des hausses de taux supplémentaires, mais les tendances inflationnistes suggèrent le risque de probables nouvelles hausses.
Parmi les principales économies, le Royaume-Uni est peut-être celle qui est confrontée à l'inflation la plus tenace. La Bank of England a maintenu son taux directeur lors de sa dernière réunion, mais a affirmé qu'elle resterait suffisamment restrictif pendant suffisamment longtemps.
La Banque du Japon (BOJ) se concentre également sur la stabilité des prix, mais avec l'objectif de mettre fin à des décennies de désinflation. Si les données relatives à l'inflation sont favorables, elle pourrait mettre fin à sa politique de contrôle de la courbe des taux dès cette année.
Bien que l'inflation ait tendance à diminuer au niveau mondial, les principales banques centrales n'ont pas assoupli leurs positions restrictives. Leur mandat de stabilité des prix et leur crédibilité sont en jeu.
Leurs approches peuvent diverger, mais la plupart des banques centrales des marchés développés ont adopté un nouveau mantra en matière de politique monétaire: Après plus d'une décennie de «lower for longer», c'est maintenant «restrictive for longer». Les taux d'intérêt peuvent rester inconfortablement élevés jusqu'à ce que les données relatives à l'inflation tendent largement vers le taux ciblé (et les banques centrales dépendent fortement de ces données).
Les investisseurs sont peut-être en train d'accepter cette perspective, au vu des contrats à terme sur les taux d'intérêt et taux souverains. Cela dit, les marchés ont montré une tendance à anticiper les baisses de taux au premier signe de faiblesse de la part des banquiers centraux mais nous sommes prudents et ne sous-estimons pas leur détermination. L'idée de rester restrictif aussi longtemps que nécessaire semble bien ancrée.
Avec leurs dernières décisions, la Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne et la Banque d'Angleterre ont poursuivi sur la voie de cette restriction, bien que leurs actions et signaux spécifiques aient varié. La Banque du Japon se concentre également sur la stabilité des prix, mais avec l’objectif différent, celui de mettre fin à des décennies de désinflation.