Les banques européennes confirment leur bonne santé au troisième trimestre

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«On quitte une époque de restructuration post-crise de 2008», résume David Benamou d’Axiom Alternative Investments. BNP Paribas obtient notamment un bénéfice net de plus de 2,5 milliards d’euros.

Globalement épargnées par les conséquences de la crise sanitaire, les banques européennes ont à nouveau tiré leur épingle du jeu au troisième trimestre, inaugurant une possible nouvelle ère après dix années difficiles.

«On quitte une époque de restructuration post-crise de 2008», résume auprès de l’AFP David Benamou, directeur des investissements chez Axiom Alternative Investments, très optimiste pour le secteur.

Selon lui, «les effets des réductions de coûts commencent à porter leurs fruits», tout comme les politiques de diminution des risques avec la division par deux, en quelques années, de la part des crédits qui pourraient ne pas être remboursés dans le portefeuille des prêts.

Parmi les poids lourds européens, le mastodonte français BNP Paribas a ainsi dégagé un bénéfice net de plus de 2,5 milliards d’euros au troisième trimestre, tandis que le géant espagnol Banco Santander a engrangé 2,17 milliards.

Société Générale a, de son côté, connu le meilleur trimestre de son histoire, avec un bénéfice net de 1,6 milliard d’euros.

Seule la première banque italienne Intesa Sanpaolo a détonné en voyant son résultat net baisser, à 983 millions d’euros. Elle a toutefois réussi à dépasser les attentes des analystes, comme la très grande majorité du secteur.

Même la banque allemande Deutsche Bank, en cours de restructuration, est restée dans le vert, après plusieurs années de traversée du désert.

Outre ses efforts entrepris ces dernières années, le secteur bancaire a aussi profité d’un «rebond économique soutenu, dopant l’activité», selon Olivier Panis, analyste pour l’agence de notation Moody’s.

Appétit des investisseurs

«L’environnement (...) est également particulièrement favorable pour les banques d’investissement», la division qui rassemble la clientèle des grandes entreprises et les opérations de marché, a-t-il ajouté.

Il cite pêle-mêle «beaucoup de besoins de financement, des volumes importants de fusions et acquisitions, une volatilité sur les marchés sans mouvements extrêmes qui favorisent l’utilisation des instruments de couverture sans créer de risques importants».

Conséquence de ce nouveau cycle économique, les investisseurs affichent leur appétit pour le secteur en Bourse.

L’Euro Stoxx Banks, l’indice des banques de la zone euro, affiche un gain de plus de 6% depuis mi-octobre et de plus de 40% depuis le début de l’année.

Et, si d’autres domaines d’activité souffrent de la remontée de l’inflation liée notamment à la reprise économique mondiale, les établissements financiers scrutent d’un oeil moins inquiet les hausses de prix, après avoir été longtemps pénalisés par les taux d’intérêt bas.

Si une normalisation de la politique monétaire des banques centrales n’est pas encore à l’ordre du jour, la perspective d’une remontée des taux commence en effet à apparaitre dans le débat économique, ce qui leur serait profitable.

Cela aurait néanmoins pour conséquence de pénaliser les Etats européens les plus endettés.

Pour M. Benamou, l’année à venir sera en ce sens «un moment de vérité concernant le mandat de la Banque centrale européenne», officiellement d’un maintien de l’inflation d’environ 2%, mais dont la politique est parfois perçue comme un soutien indirect aux Etats de la zone euro.

Pour M. Panis, l’environnement de taux bas reste cependant «clairement le scénario central pour les prochaines années».

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