Les actions augmentent, les nouveaux cas de COVID-19 aussi

Steven Bell, BMO Global Asset Management

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Malgré le ton nettement «hawkish» employé par la Fed lors de sa dernière réunion, les rendements obligataires ont globalement baissé.

©Keystone
L'inflation, grand problème macroéconomique

Tout le monde s’attendait à une hausse de l'inflation globale en raison des effets de base et de la reprise aux Etats-Unis, mais peu d’observateurs anticipaient une hausse de cette ampleur. A plusieurs reprises, la Fed s’est voulue rassurante en qualifiant le phénomène de transitoire. Les prix de l'automobile en sont un bon exemple: la demande a bondi à mesure que les consommateurs dépensent l'argent du soutien à la relance, mais l'offre est limitée par la pénurie de semi-conducteurs. Les sociétés de location s'efforcent de rééquiper leurs flottes alors que les voyages en avion reprennent et ont fait monter les prix des voitures d'occasion presque neuves. Au fur et à mesure que la reprise américaine s'est accélérée, ce type de pressions sur les prix par goulot d'étranglement est devenu plus évident. 

L'augmentation de la composante «logement», notamment des loyers, est plus inquiétante pour les pressions sur les prix à long terme. La Fed a réagi lors de sa dernière réunion en reconnaissant les risques et en revenant sur ses déclarations antérieures plus modérées.

Le nouveau ministre britannique de la Santé n'aura sûrement pas à retarder
la dernière étape de l'assouplissement des mesures sanitaires.

Jusqu'à présent, les marchés ont été rassurés par le tournant «hawkish» de la Fed, qui cherche à faire baisser les taux d’inflation à long-terme par l’annonce d’une augmentation des taux d’intérêts dès 2023. La Fed a vu juste, mais si les pressions inflationnistes continuent à se renforcer, les obligations et les actions en souffriraient et elle n’aura d’autre choix que d’avancer son quantitative easing. Les données sur l’emploi publiées cette fin de semaine nous permettront d’y voir plus clair. 

La circulation du virus reprend au Royaume-Uni

Pendant ce temps, au Royaume-Uni, les nouveaux cas de virus ont augmenté de manière significative en raison de l'assouplissement des restrictions de verrouillage et de l'explosion du variant Delta. Malgré cela, il y a de bonnes raisons de rester optimiste. Tout d'abord, et de toute évidence, le succès du programme de vaccination britannique a affaibli le lien entre les nouveaux cas, les hospitalisations et les décès. Par ailleurs, les nouveaux cas signalés surestiment largement la véritable augmentation des infections due à l'augmentation des tests. L'échantillonnage aléatoire plus précis de l'Office for National Statistics montre une augmentation, mais environ deux fois moins importante que les chiffres les plus répandus basés sur les tests.

Il est peu probable que la surperformance des actions dure très longtemps.

Tout cela laisse penser que le nouveau ministre de la santé n'aura pas à retarder la dernière étape de l'assouplissement des mesures sanitaires et que la reprise économique du Royaume-Uni pourra se poursuivre. La livre sterling a fortement chuté lorsque l'assouplissement a été retardé. Elle devrait se redresser à mesure que les craintes concernant l'ampleur de la troisième vague s'apaisent.

Le Fonds de relance européen arrive, enfin 

Pendant ce temps, en Europe, le Fonds de relance, dont la mise en place avait été retardée, est entré en action. Bien que l’Europe du Sud en soit le principal bénéficiaire, ce sera un coup de pouce fiscal substantiel pour l’ensemble du continent. 

Alors que la reprise économique mondiale se poursuit, sous l'impulsion des Etats-Unis et des pays développés, l'activité économique chinoise ralentit et les marchés émergents sont en difficulté.

Les actions se sont extrêmement bien comportées cette année et semblent devoir continuer à surperformer. Il est toutefois peu probable que cette surperformance dure très longtemps, la dynamique économique étant vouée à ralentir aux Etats-Unis. Il faut toutefois s’attendre à ce que les actions surpassent les liquidités et les obligations.

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