Les 4 règles d’or pour choisir un ETF

Salima Barragan

2 minutes de lecture

Les flux des fonds indiciels reflètent les grandes tendances de marché, estime Victor Cianni d’Alpian.

Parlons gestion passive. Les encours investis dans les ETF durant l’exercice 2021 ont fidèlement reflété l’évolution des marchés: les stratégies sur la technologie et l’obligataire à haut rendement ont accueilli la plus grande partie des fonds. Les flux continueront sans aucun doute à mimer les grandes tendances de marché. Décryptage de l’univers avec le CIO d’Alpian Victor Cianni.

Si un récent rapport de BlackRock dépeignant les différentes stratégies de la galaxie ETF mentionne l’existence de bulles sur certaines thématiques, la majeure partie des avoirs sont engagés dans les fonds indiciels sur les actions (76%) et les obligations (20%)1. Les autres classes d’actifs restent en marge. «La plupart des encours investis dans les actions sont cristallisés autour des stratégies all cap – qui panachent des titres de croissance et value – ainsi que sur les grandes capitalisations boursières. Durant la décennie écoulée, les flux hétérogènes alloués à la gestion passive ont reproduit l’évolution des marchés d’où une surreprésentation des stratégies axées sur la technologie et les dividendes, ce qui signifie que le potentiel des ETF est mal exploité», analyse Victor Cianni qui a observé depuis le début de l’année des sorties d’argent dans les segments des obligations à haut rendement et des actions technologiques au profit des ETF refuge, de la gestion obligataire à duration courte ainsi que des paris contrarian tels que le marché chinois, qui correspondent aux intérêts du moment des investisseurs.

Les frais sur certaines stratégies s’avèrent plus bien plus élevés que la moyenne de l’industrie.
4 principes pour choisir un ETF

Ce sont les grands émetteurs qui dominent le marché. «Les deux plus grands noms se partagent plus de 60% des encours et 92% des véhicules sont émis par les dix premiers acteurs du secteur2, mais il en existe des dizaines, dont certains sont spécialisés sur des stratégies de niche», souligne Victor Cianni qui discerne 4 facteurs à bien comprendre lors du choix d’un fonds passif.

  1. Les détails de la stratégie
    Le diable se cache dans les détails. «Il faut saisir les éléments qui feront la différence sur la performance, à savoir la construction du fonds, ses règles d’inclusion, la méthode de re-balancement, les contraintes et les restrictions, la couverture de la devise», explique le spécialiste. Par exemple, parmi les maintes façons de s’exposer aux grandes capitalisations boursières, certaines stratégies s’avèreront moins risquées que d’autres en raison de leur exposition.
     
  2. La réplication de l’indice
    Stratégie d’optimisation, d’échantillonnage ou de réplication synthétique ; comment l’émetteur réplique-t-il l’indice sous-jacent? «Il faut tenir en compte que les stratégies synthétiques dans lesquelles les émetteurs n’achètent pas les sous-jacents mais des dérivés, ce qui implique des risques supplémentaires, devraient afficher des performances différentes de celles des indices de référence», note Victor Cianni.
     
  3. Le trading de l’ETF
    Les frais annoncés dans le prospectus du fonds et les coûts effectifs (difficilement mesurables) liés à la liquidité du produit ne coïncident pas toujours. «D’où l’importance de comprendre comment est traité le produit au sein de l’écosystème qui rassemble les vendeurs et les acheteurs», souligne Victor Cianni.
     
  4. La qualité de l’émetteur et le prix du véhicule
    Une due diligence en bonne et due forme ne saurait ignorer la qualité de l’émetteur, son image de marque, voire son engagement dans les questions de durabilité et des ressources éducatives qu’il publie à l’attention des investisseurs. Enfin, les frais sur certaines stratégies s’avèrent plus bien plus élevés que la moyenne de l’industrie. Sur les fonds répliquant les cours des crypto-devises, ils atteignent 2% tandis que les coûts des stratégies bêta sont similaires à ceux pratiqués dans la gestion active. «Les stratégies bêta, dont le succès est modéré, est un mot fourre-tout englobant une pléthore de produits qui tentent de changer les règles de constitution afin d’être plus intelligentes que les indices. Certains émetteurs tels que BlackRock et Ark Invest visent le smart alpha, une méthode qui combine la recherche quantitative avec la technologie.

 

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