Les énergies renouvelables au début d'un «cycle vertueux»?

Communiqué, Columbia Threadneedle Investments

1 minute de lecture

Les gens sous-estiment souvent la dynamique du changement technologique et la croissance qui en résulte, car ils lient leurs prévisions au statu quo.

Selon un récent rapport de marché de Columbia Threadneedle Investments, la dynamique de croissance des énergies renouvelables est elle aussi encore largement sous-estimée. Cela vaut même pour les estimations des experts. Ainsi, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a dû à plusieurs reprises revoir ses prévisions nettement à la hausse: en 2009, elle prévoyait une capacité d'énergie solaire de 5 GW pour 2015. Ce chiffre a été dépassé de 3 GW l'année même de la prévision, et en 2015, 56 GW étaient déjà produits par le photovoltaïque. Cela n'a toutefois pas amélioré la qualité des prévisions: même la prévision de 2019 pour l'année suivante a été sous-estimée de 50%. «Lorsque les investisseurs considèrent le potentiel de rendement de la mégatendance de la décarbonisation, ils doivent prendre en compte les énormes gains d'efficacité, la dégressivité des coûts, et le dépassement des points de basculement. De plus, certaines régions du monde peuvent sauter des étapes de développement telles que la construction de centrales électriques au charbon», écrit Ben Kelly, analyste ESG et d'impact chez Columbia Threadneedle Investments.

L'exemple de la mobilité électrique

L’auteur cite l'exemple de la diffusion des véhicules électriques. La demande de véhicules électriques entraîne une demande d'électricité supplémentaire. Cela entraîne à son tour une augmentation de la production d'électricité à partir d'énergies renouvelables, une réduction des coûts et une baisse des coûts d'exploitation des véhicules électriques. Par conséquent, les véhicules électriques sont de plus en plus répandus. «Mercedes Benz Group en est un exemple: en 2020, il prévoyait un doublement des ventes de véhicules électriques pour 2021. Or, les résultats du premier semestre 2021 indiquaient déjà un quadruplement des ventes», écrit Kelly. Selon les estimations, la parité des coûts entre les véhicules à moteur à combustion et les véhicules électriques devrait être atteinte entre 2024 et 2026. «Cela pourrait être un point de basculement possible pour une nouvelle accélération de la mobilité électrique», ajoute Kelly. «Des préoccupations en baisse concernant l'autonomie ou la valeur de revente pourraient également accélérer brusquement le développement».

Une réduction des émissions de 80% possible d'ici 2040

Toutes les formes d'énergie renouvelable (y compris l'hydroélectricité et l'énergie nucléaire) fournissent aujourd'hui près de 40% de l'électricité totale produite dans le monde. Cette part serait due à une réduction exponentielle des coûts des énergies renouvelables. Cette baisse serait elle-même due au soutien politique et à la nécessité de réduire les émissions de CO2.  Dans un scénario, une équipe dirigée par le scientifique d'Oxford Matthew Ives part du principe que les énergies renouvelables ont le potentiel de changer radicalement le système énergétique actuel. Selon lui, la croissance exponentielle part certes d'une petite base, mais elle débouchera sur une croissance linéaire et non linéaire significative à partir de 2025 et entraînera une réduction des émissions de 80% d'ici 2040. Contrairement aux scénarios de l'AIE, le scientifique n'a même pas pris en compte la nécessité de recourir au captage et au stockage du carbone dans son scénario. Ben Kelly cite un facteur important d'accélération: «Dans certains pays émergents, la demande croissante d'énergie est directement satisfaite par des sources renouvelables, ils sautent la phase de production d'énergie fossile».

A lire aussi...