De sombres nuages continuent de planer sur le ciel économique britannique

Steven Bell, Columbia Threadneedle Investments

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Sans la récession liée aux prix de l'énergie, les taux directeurs augmenteraient encore bien davantage. La question est de savoir jusqu'où.

La principale réalisation du court mandat de Liz Truss a été le système de tarification de l'énergie. Cette initiative a permis d'éviter une baisse potentiellement massive du revenu disponible des ménages, qui aurait garanti une récession pendant l'hiver. Au lieu de cela, les taux d'intérêt hypothécaires ont été augmentés et la Grande-Bretagne connaît une menace sur le marché immobilier qui pourrait plonger l'économie dans une période de faiblesse prolongée.

Il est certain que les taux d'intérêt étaient trop bas avant l'arrivée de Liz Truss au pouvoir. En l'absence d'une politique contraire, la Banque d'Angleterre s'attendait à ce que les ménages britanniques subissent de plein fouet la hausse des prix de l'énergie. La récession qui en aurait résulté aurait, selon elle, éliminé la majeure partie des pressions inflationnistes restantes, de sorte que la Banque d'Angleterre n'avait aucune raison de relever ses taux directeurs. Sans la récession liée aux prix de l'énergie, les taux directeurs augmenteraient encore bien davantage.

La question est de savoir jusqu'où. Il fut un temps où l'on pensait que les taux directeurs atteindraient un pic bien supérieur à 6% au printemps prochain. C'était beaucoup trop élevé. Certes, le chiffre est aujourd'hui descendu à 5%, mais même cela serait encore assez élevé. Nous devons garder à l'esprit que la politique budgétaire doit être resserrée, que les salaires réels baissent et que le plus grand marché d'exportation de la Grande-Bretagne, l'Europe, se dirige vers une récession. Les taux d'intérêt hypothécaires sont actuellement bien supérieurs à 5%, même pour une hypothèque à faible valeur de nantissement. Ils pourraient baisser si les pouvoirs publics continuaient à laisser les National Savings Rates rester en deçà des taux directeurs.

Mais même cela pèserait considérablement sur le marché du logement et ferait baisser les prix. L'époque où les taux d'intérêt bas faisaient grimper les prix de l'immobilier est révolue. Comme le chômage et le taux d'endettement sont faibles, cette situation ne devrait pas conduire à une catastrophe. Mais de gros problèmes attendent la Grande-Bretagne. En effet, de nombreux rapports font déjà état d'une chute des prix des logements.

Un dernier mot sur la livre britannique. Après avoir chuté jusqu'à 1,04 par rapport au dollar, la livre britannique s'est bien redressée. Toutefois, la faiblesse de l'économie devenant de plus en plus évidente, l'énorme déficit de la balance des paiements courants de la Grande-Bretagne pèsera sur la monnaie. La livre britannique est également une devise «sans risque». Elle se porte bien lorsque les actions se redressent, comme cela a été le cas au cours des deux dernières semaines. Si, comme nous le prévoyons, les actions continuent d'être sous pression au cours des prochains mois, la livre britannique devrait à nouveau s'affaiblir. Elle pourrait bien finir l'année en dessous de la parité avec le dollar.

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