Le prix de Nvidia

Philipp Vorndran, Flossbach von Storch

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Les actions IA sont convoitées. Le rallye se poursuit-il toujours ainsi? Et quel est le rapport avec le passage au nouveau millénaire?

L’essor de l’intelligence artificielle (IA) projette lumières et ombres. Les conséquences à long terme sur l’économie, les marchés financiers, la politique, la sécurité et la société civile sont aujourd’hui difficilement prévisibles, mais elles devraient être considérables. Les progrès fulgurants de l’IA générative et des ordinateurs toujours plus puissants accélèrent le rythme de l’innovation et, par conséquent, les opportunités et les risques liés à l’IA.

Il est malheureusement difficile de prédire qui seront les grands gagnants à long terme. Les années passées ont toutefois montré que les disrupters d’aujourd’hui peuvent tout à fait être les disruptés de demain. Le progrès technique évolue rapidement. Il est donc difficile pour les investisseurs d’évaluer sérieusement le potentiel de rendement à long terme de nombreuses entreprises de ce secteur. L’action Nvidia est-elle par exemple trop chère? Peut-être.

Une bonne position de départ

Mais les grands groupes technologiques ont certainement une meilleure position de départ. Ils investissent des sommes énormes pour se tailler une part toujours plus grande d’un gâteau en pleine croissance. Leurs actions dominent désormais la composition et l’évolution des grands indices. Cette tendance est encore renforcée par l’investissement passif dans des fonds indiciels.

D’autre part, les trois quarts des actions de la Bourse américaine ont moins bien performé que l’indice au cours des 18 derniers mois, un nombre jamais atteint auparavant sur une période aussi longue. Des opportunités s’ouvrent donc aussi pour les titres dont les cours ont chuté malgré la hausse des bénéfices des entreprises et qui sont donc valorisés de manière nettement plus attrayante.

Néanmoins, de nombreux investisseurs restent prudents. La concentration croissante des grands indices sur un petit nombre d’actions rappelle le début du millénaire. À l’époque aussi, le rallye était alimenté par quelques entreprises dont le poids dans l’indice ne cessait d’augmenter. La fin de l’histoire est connue. Le crash suivra-t-il cette fois encore, d’autant que la concentration est aujourd’hui encore nettement plus élevée qu’à l’époque?

Souvenirs du début du millénaire

Ce n’est pas nécessaire. Contrairement à l’époque, les entreprises tech concernées réalisent aujourd’hui des bénéfices confortables. Comme chacun le sait, l’histoire ne se répète pas, elle rime. Si ce n’est pas un krach, au moins un retour en arrière. Ce n’est pas improbable. Du point de vue d’un investisseur à long terme, il serait même souhaitable...

Outre les actions tech, l’or a également été au centre de l’attention ces derniers temps. La montée du populisme en Europe et aux Etats-Unis met en péril la démocratie et la discipline budgétaire dans les pays concernés. L’augmentation de la dette publique affaiblit la valeur des monnaies reproductibles à volonté par rapport à l’or, monnaie de dernier recours. Les conflits géopolitiques persistants plaident également en faveur de l’or comme ancre de valeur dans un monde fragile et élément important d’une stratégie de placement judicieusement diversifiée.

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