Le private equity pour répondre à l’urgence climatique

Nicolas Thomas, Pictet Alternative Advisors

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En se concentrant sur les entreprises ayant des modèles commerciaux éprouvés et des plans concrets, il est possible d’exploiter délibérément ces avantages tout en s’engageant pour la santé de notre planète.

De nombreux records ont été battus cet été, et pas uniquement aux Jeux olympiques de Paris. Le 21 juillet, la température moyenne à la surface de la Terre a atteint 17,09°C, établissant ainsi le record de la journée la plus chaude depuis le début des relevés de Copernicus, le programme d’observation par satellite de l’UE. Et un nouveau record de 17,15°C a même été enregistré dès le lendemain.

L’augmentation de la température de notre planète n’est qu’un des nombreux aspects de l’urgence climatique à laquelle nous sommes confrontés. Les chercheurs du Stockholm Resilience Center ont développé le concept de «limites planétaires» qui définissent les conditions environnementales dans lesquelles l’humanité peut continuer à se développer, en tenant compte de neuf dimensions biophysiques assurant la stabilité de notre écosystème. Ces dimensions incluent le changement climatique, l’intégrité de la biosphère, l’acidification des océans, la diminution de la couche d’ozone, la pollution chimique, le changement d’usage des sols, l’utilisation de l’eau douce, la charge en aérosols atmosphériques et les cycles biogéochimiques.

Des limites critiques dépassées

La stabilité de ces neuf dimensions est vitale afin de protéger notre habitat fragile et assurer la survie du genre humain. Un seuil quantitatif a été défini pour chaque limite, représentant un «espace de fonctionnement sûr» où nos activités peuvent modifier les processus naturels sans risquer de provoquer des altérations graves ou irréversibles de l’environnement.

En 2023, six de ces neuf limites étaient déjà dépassées. La Terre se situe donc largement en dehors de la zone de sécurité pour l’humanité. Les trois dernières dimensions, notamment l’acidification des océans, sont sur le point d’atteindre leur limite, tandis que la charge en aérosols atmosphériques a déjà été dépassée dans certaines régions.

La planète a un besoin urgent de solutions innovantes afin de relever ces défis climatiques. Des options existent, mais elles doivent être mises à l’échelle pour maximiser leur impact sur la restauration de l’équilibre de la Terre.

Le rôle du private equity

Le private equity peut jouer un rôle déterminant dans cette accélération. Plus de 90 milliards de dollars d’actifs sont gérés par des fonds de private equity axés sur le climat ; une somme qui a connu une forte augmentation au cours des trois dernières années.

En plus des universités et des grandes multinationales, de nombreuses entreprises privées sont des pionnières de l’innovation verte. Les opportunités sont vastes, allant des sociétés californiennes qui transforment le CO2 atmosphérique en carburant durable, aux PME européennes fabriquant des aimants pour véhicules électriques.

Protection contre la disruption

Investir dans ces solutions offre aux investisseurs des avantages financiers au-delà de leur impact environnemental. Elles bénéficient de vents socio-économiques favorables tels que la demande croissante en efficacité énergétique et la pression politique en faveur de mesures environnementales. En se concentrant sur les entreprises ayant des modèles commerciaux éprouvés et des plans concrets, plutôt que sur des technologies spéculatives, il est possible d’exploiter délibérément ces avantages tout en s’engageant pour la santé de notre planète.

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