Le marché obligataire se stabilise

François-Xavier Chauchat, Dorval Asset Management

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En Europe, les taux réels, après inflation, resteraient négatifs, et sans danger significatif pour l’économie.

© Keystone

La forte baisse de Wall Street en avril et mai a créé des opportunités qui pourraient favoriser une réexposition sélective aux valeurs de la Tech. Quant aux marchés obligataires, ils pourraient se stabiliser aux Etats-Unis, mais pas encore en Europe.

Cumulée avec la correction du début d’année, la nouvelle forte baisse des valeurs technologiques américaines en avril et mai 2022 a désormais bien assaini le marché. Le Nasdaq 100 a perdu plus de 30% depuis son point haut de novembre 2021, et même les valeurs les moins chères en termes de PER ont fortement baissé. Outre qu’elles ont déjà beaucoup baissé, les valeurs Tech présentent aussi l’avantage d’être moins vulnérables que d’autres secteurs aux problèmes d’inflation, de coûts et de chaîne d’approvisionnement qui perturbent encore l’économie mondiale.

Le marché américain dans son ensemble pourrait par ailleurs continuer à bénéficier d’une relative stabilisation des taux à long terme autour de 3% au vue de la modération de certaines mesures de pressions inflationnistes. Si le dernier rapport sur l’emploi aux Etats-Unis du mois de mai montre une économie américaine toujours dynamique (+333’000 créations d’emplois privés, après +405’000 en avril), il indique aussi une certaine modération salariale (+0,3% sur les salaires horaires, en mai comme en avril). Sur 3 mois la tendance de l’inflation salariale se stabilise un peu en dessous de 4% en rythme annualisé, et se modère à +4,7% sur 6 mois.

En Europe, au contraire, les chiffres de l’inflation du mois de mai indiquent une aggravation et un élargissement des pressions inflationnistes. Le scénario évoqué il y a peu par Christine Lagarde de deux hausses de 25 points de base en juillet et septembre semble donc déjà caduque. Certains membres de la BCE plaident déjà pour deux hausses de 50 points de base. Bref, non seulement la fin des taux négatifs s’approche à grand pas en Europe, mais les taux deviendraient significativement positifs assez rapidement. Les taux monétaires pourraient atteindre 1% en fin d’année, voire plus, ce qui n’est pas encore dans les prix des obligations européennes. Les taux réels, après inflation, resteraient cependant largement négatifs, et donc sans danger significatif pour l’économie dans son ensemble.

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