Le DAX n'est pas l'économie allemande

Philipp Vorndran, Flossbach von Storch

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Les actions allemandes grimpent alors que le gouvernement se déchire et que l'économie peine à croître. Comment cela s'accorde-t-il?

Ces derniers jours, l'indice boursier allemand (Dax) a grimpé à plus de 20 00' points, un niveau jamais atteint auparavant. Pourtant, les nouvelles en provenance d'Allemagne ne sont généralement pas de nature à répandre trop d'optimisme. 

Il y a quelques semaines à peine, le gouvernement allemand, la «coalition des amalgames», s'est effondré. Elle était censée apporter progrès et réformes à l'Allemagne, mais elle s'est plutôt soldée par une dispute qui s'est déroulée devant le monde entier, dans les médias. 

Une dispute qui s'inscrit bien dans le contexte actuel. En effet, l'Allemagne, le plus grand site industriel d'Europe, connaît d'énormes problèmes. Nombre de ses entreprises souffrent de la nette augmentation des prix de l'énergie, d'une infrastructure en mauvais état et d'une bureaucratie débordante. Un grand nombre d'entre elles envisagent de délocaliser leurs sites de production à l'étranger. En revanche, personne n'aime vraiment investir dans son pays. Et pourtant, le Dax continue d'augmenter, encore et encore. Comment cela se fait-il?

Regardez le MDax et le SDax

En fait, l'explication est très simple : le Dax ne représente pas l'économie allemande, mais seulement une petite partie de celle-ci, à savoir les entreprises qui sont présentes et prospères au niveau international. SAP, pour ne citer qu'un exemple. De plus, contrairement à presque tous les autres indices boursiers en Europe et dans le monde, le Dax est un indice de performance. Cela signifie que les dividendes distribués sont pris en compte dans le calcul du cours. En revanche, si l'on considère le Dax comme un simple indice de cours, la chasse aux records est un peu moins spectaculaire.

Et si l'on prend le temps de regarder les indices boursiers qui représentent les petites et moyennes entreprises allemandes, le MDax et le SDax, par exemple, et l'évolution de leurs cours au cours des douze derniers mois, on aura une première idée des problèmes de l'économie allemande. 

Le prochain gouvernement n'est pas à envier. La liste des tâches à accomplir est longue, tout comme celle des problèmes à résoudre. Restons optimistes.

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